Se produisant en seconde partie de la soirée après le passage remarqué de Bheidja Rahal, les Marocains, en interprètes professionnels, selon les connaisseurs très nombreux dans la salle, ont offert une belle soirée aux amateurs de musique andalouse qui ont savouré les envolées lyriques de l'orchestre de Chabab El-Andalous sous la direction majestueuse de Mohamed Amine Debbi. Cet orchestre, selon Mohamed Amine Debbi, a été créé en 1987, à l'initiative de jeunes amateurs de musique venus de différents horizons mais ayant en commun une grande passion pour l'héritage artistique de la mythique Andalousie. Devenu incontournable dans le paysage artistique marocain avec de nombreuses participations internationales, l'ensemble n'en est pas à sa première visite en Algérie puisqu'il a participé à deux résidences artistiques avec l'Ensemble national algérien de musique andalouse (ENAMA), en juin et décembre 2007, lors de la clôture du 19 e congrès de l'Académie arabe de musique et de la seconde édition du Festival international. L'hôte de l'Algérie, le chef d'orchestre, s'est dit impressionné par le public présent dans la salle, qualifié ''de connaisseur et de dégustateur de morceaux et de partitions avec une passion pour ce genre musical qui s'exprime à travers sa patience à rester jusqu'à la fin du spectacle et à en redemander''. Les Chabab de l'Andalousie ont, en effet, gratifié le public d'une prolongation en jouant des pièces du répertoire connues de tous avec pour la clôture Houbouka Mazek Kalbi', interprétée par Ronda Bahaa et un Sefiani Abdessalem magistral qui leur a valu un «standing ovation» d'une salle archicomble. L'interprète Ronda Bahaâ, une spécialiste du gharnati, qui en est à sa cinquième visite et participation consécutive en Algérie avec la dernière dans l'orchestre maghrébin qui s'est produit à la corne d'or de Tipasa, s'est déclarée «très honorée» de participer à cette première édition du festival de Koléa et «ravie de rencontrer des artistes qu'elle connaissait seulement de réputation à l'image de Bheidja Rahal». Cette dernière à l'ouverture de la soirée, s'est, elle aussi, félicitée de cette manifestation qui permet à des artistes maghrébins, qu'elle connaissait seulement par le biais du Net, de se rencontrer, se côtoyer et échanger des expériences dans une discipline qui est un héritage commun à la région et qu'il faut sauvegarder et préserver. La deuxième soirée du festival s'est terminée dans un grand moment de convivialité, ponctué de promesses de se retrouver à l'occasion d'autres rendez-vous, en attendant celui de ce mercredi soir avec la prestation de la soliste tunisienne Sirine Benmoussa qui sera accompagnée de l'orchestre de Testour et de la troupe Tarab de Marseille.