«Globalement, nous sommes assurément un peu plus optimistes aujourd'hui que nous l'étions en janvier», a-t-il dit à Reuters, deux semaines avant la publication des nouvelles perspectives économiques mondiales de l'organisation. En janvier, le FMI a fortement relevé ses estimations de croissance mondiale, avec une prévision de 3,9 % pour 2010. En octobre, le FMI attendait seulement 3,1 % pour cette année. Pour 2011, l'estimation donnée en janvier est d'une croissance de 4,3 %. Lundi, Dominique Strauss-Kahn, qui se trouvait en Pologne pour une journée, s'est refusé à donner les nouveaux chiffres du FMI, même pays par pays, faisant valoir qu'ils seraient ajustés en permanence jusqu'à la date prévue de publication. Il a, toutefois,, souligné que certains régions faisaient beaucoup mieux que d'autres. «Il y a des différences», a déclaré l'ancien ministre français des Finances. «C'est une reprise à plusieurs vitesses avec l'Asie d'un côté et l'Europe de l'autre. Au milieu, il y a les Etats-Unis et de nombreux pays d'Amérique latine, qui se comportent plutôt bien dans cette crise. Aussi, la fourchette n'a-t-elle pas changé.» Optimiste sur le yuan Il a aussi réaffirmé que le yuan chinois était «nettement sous-évalué» mais s'est dit persuadé que la Chine travaillait à une réponse sur ce sujet. «Nous pensons, au FMI, qu'il est dans l'intérêt de l'économie chinoise elle-même de réévaluer la monnaie et j'ai bon espoir qu'elle aille dans cette direction», a-t-il dit lors d'un déplacement en Pologne. Il estime que la Chine a profité de la crise économique pour passer d'un modèle de croissance basé sur les exportations à un modèle encourageant la demande intérieure. Cela, a-t-il dit, va dans le sens d'une hausse du yuan. «Le gouvernement chinois dit vouloir poursuivre avec son programme de relance et de changement dans sa politique économique : aussi je pense que le pendant de cette politique sera la réévaluation du renminbi», a-t-il ajouté. De nombreux hommes politiques et dirigeants d'entreprise des deux côtés de l'Atlantique estiment que le yuan est sous-évalué d'au moins 25v%, ce qui donne aux sociétés chinoises un avantage injustifié dans les échanges commerciaux. Dominique Strauss-Kahn a souligné que le genre de déséquilibres, qui s'est développé entre la Chine et de nombreux pays occidentaux, peut être également constaté au sein de la zone euro avec l'important excédent commercial allemand. Paris a demandé à Berlin de soutenir sa demande intérieure allemande, au motif que la propension allemande à exporter menaçait la compétitivité d'autres pays de la zone euro. L'Allemagne a rétorqué que c'était à l'Europe dans son ensemble d'augmenter sa compétitivité pour corriger le problème. «On ne peut blâmer l'Allemagne d'être plus compétitive (...) mais il est difficile de reprocher aux gens d'avoir des déficits si les déficits viennent du fait qu'on essaie d'avoir un excédent», a-t-il dit.