, Le nuage de cendres émis par l'éruption d'un volcan au sommet d'un glacier, dans le sud de l'Islande, continue à semer la pagaille dans le trafic aérien à l'échelle mondiale. À l'instar de tous les pays du monde, Algérie n'a pas fait l'exception face à cette «catastrophe» naturelle. Des centaines de passagers à destination du Vieux continent et même vers la Chine sont bloqués, depuis samedi dernier, dans les aéroports algériens. Histoire de prendre le pouls de cette situation et partager, par la même occasion, le désarroi des passagers bloqués, La NR s'est rendue, hier vers 11h du matin, à l'aéroport international Houari Boumediène. Une ambiance électrique régnait, en effet, en maître sur les lieux. Des files d'attente interminables ont commencé à se former. Nous nous sommes rapprochés de quelques passagers qui n'ont pas hésité un seul instant à nous faire part de leurs «souffrances». Pour Ahmed, un quadragénaire voulant se rendre en France avec Air France, n'a pas caché sa colère et son incompréhension, non seulement face à ce «cauchemar», mais aussi face au «comportement de cette compagnie aérienne», a-t-il dit. «Je regrette de ne pas avoir choisi dès le départ Air Algérie», nous a-t-il confié. «Depuis hier (dimanche ndlr), a-t-il ajouté, la compagnie nationale a programmé plusieurs vols pour Marseille et Toulouse». Cette compagnie étrangère «n'a programmé qu'un seul vol, celui d'aujourd'hui (lundi ndlr). En plus, elle ne dispose que d'une vingtaine de places libres et comme vous le constatez, il y a plus d'une cinquantaine de personnes qui attendent. Je ne sais plus à quel saint me vouer. Je dois impérativement rejoindre mon poste de travail en France le plus rapidement possible», s'est-il attristé. Salim, un jeune émigré en France, a eu du mal à trouver les mots qu'il faut pour exprimer son désarroi. Accompagné de son frère, résidant à Teniet El Had, ce jeune n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour décrire cette situation: «Je suis venu en Algérie pour passer une semaine de vacances. Je devais repartir samedi. Depuis, je suis bloqué en Algérie. Je risque de perdre mon travail. Je suis chauffeur touristique en France. Je devais prendre, aujourd'hui, un groupe de touriste en Italie par route», a-t-il dit. «Ma priorité, a-t-il ajouté, est d'atterrir sur le continent européen. Le reste du chemin, je le ferai par route», a-t-il conclu. Dans un communiqué rendu public, hier matin, la compagnie aérienne nationale Air Algérie a annoncé la reprise de ses vols à destination de plusieurs villes du sud de l'Europe et de Pékin à partir d'Alger, de Constantine, d'Oran et de Béjaïa. Ainsi, les passagers de cette compagnie à destination du Vieux continent ont pu à partir d'Alger se rendre à Toulouse, Marseille, Rome, Pékin et Barcelone. Notons que les perturbations du trafic aérien à cause du passage du nuage de cendres échappé du volcan islandais Eyjafjoll se sont poursuivies hier sur une grande partie du continent européen. Selon une source de l'UE, la moitié des vols prévus hier en Europe ont pu être assurés. En ce qui concerne la France, la plupart des aéroports resteront fermés au moins jusqu'à aujourd'hui 07h00 GMT, au nord d'une ligne Nice-Bordeaux, tandis que les aéroports du sud et du sud-ouest ont été rouverts dimanche dernier. En ce qui concerne l'Espagne, tous les aéroports étaient ouverts hier matin. 17 d'entre eux, dans le Nord et l'Est, avaient été momentanément fermés dimanche dernier. Pour rappel, selon l'Association internationale du transport aérien (Iata), la paralysie du trafic aérien coûte au secteur plus de 200 millions de dollars par jour.