Après une intense campagne électorale menée par le Parti des travailleurs de Gordon Brown, celui des conservateurs de David Cameron et la formation politique des libéraux démocrates de Nick Clegg, les 45 millions d'électeurs britanniques se prononceront demain, lors des élections générales du Royaume-Uni. La nouveauté marquant cette élection s'est articulée sur la tenue et la transmission en direct de débats télévisés entre les leaders des formations politiques portant sur leurs programme respectifs. Le Parti travailliste, au pouvoir depuis près de 13 ans, risque de perdre ces élections au profit du Parti des conservateurs conduit par David Cameron, d'après les sondages effectués et les prévisions avancées par bon nombre d'analystes. Par ailleurs, dans un pays où la presse traditionnellement prend parti dans la course électorale, avant la tenue de scrutin, des titres lourds sur la scène médiatique britannique ont affiché leur opposition au parti de l'ex-Premier ministre Tony Blair. Le déclin du Parti travailliste est loin d'avoir débuté par l'avènement de Gordon Brown à la tête du gouvernement britannique mais trouve ses origines sous le règne de Tony Blair, surtout après l'agression contre l'Irak en 2003, contestée par les Britanniques qui percevaient déjà mal la présence de leurs troupes militaires en Afghanistan. Une opposition à ces guerres qui, au fil du temps, gagnait du terrain au sein de l'opinion britannique au vu de la réalitésur le terrain. L'écartement de Tony Blair constituait un des éléments phares des conséquences de cette opposition. Mais Gordon Brown ne pouvait apporter des changements de politique extérieure, et les dépenses militaires exigées par ces guerres et les prémices de la crise financière pointant dès fin 2007 ont accéléré la chute du Parti travailliste. Autant d'éléments qui compromettent sérieusement la victoire du parti de Gordon Brown, surtout que les effets gravissimes de la crise financière s'accentuent sur les Britanniques. Les conservateurs en prônant la prise en charge rigoureuse et effective des problèmes socioéconomiques auxquels est confronté le citoyen britannique ont trouvé résonance auprès de celui-ci. A cela vient s'ajouter les effets de l'élection du président américain Barack Obama, après les deux mandats présidentiels de George Bush au vu de l'étroitesse des relations historiques entre Londres et Washington. Côté européen, la montée de la droite sur le plan local ou au sein des institutions européennes n'est pas aussi sans conséquences sur l'éventuel triomphe du conservateur David Cameron. Autant d'éléments qui marquent lourdement dans les débats l'opinion publique britannique, sans compter la presse qui fait des choux gras des expressions et des comportements spontanés de l'actuel Premier ministre. Cela au moment où la crise financière qui perdure oriente la politique économique vers la prise de mesures difficiles pour le citoyen britannique. A ce propos, les candidats, même s'ils ont évoqué ces mesures, se sont bien gardés de demeurer évasifs sur les questions déterminantes pour l'avenir. Mais, dès vendredi, les décisions cruciales constitueront l'élément sur lequel les Britanniques statueront sur sa survie ou non dans les futures élections.