En raison de la non-satisfaction de leurs revendications salariales, conducteurs et mécaniciens employés à la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) ont décidé de paralyser, depuis dimanche dernier, et pour une durée illimitée, le transport ferroviaire. La tournée qui nous a conduit, hier, en fin de matinée à la gare ferroviaire d'Alger, nous a permis de constater, du coup, que cette dernière était désertée. Le quai était vide de ses passagers habituels. Hormis quelques fonctionnaires de la gare qui se sont regroupés dans son enceinte, aucun passager ne se trouvait sur les lieux. «Aâmi Ali», comme il est appelé par ses collègues, est un retraité qui a sacrifié sa vie à travailler comme cheminot. Rencontré sur les quais de la gare d'Agha, il a exprimé sa déception, quant à la situation socioprofessionnelle des cheminots. Ces fonctionnaires qui travaillent dur comme fer, sont mal payés pour ne pas dire qu'ils sont les moins rémunérés dans le secteur public. «Nous sommes surpris de ne pas bénéficier des augmentations de salaire suite aux négociations des conventions de branches» a riposté un autre travailleur au niveau de la gare d'Alger. Ce dernier s'est interrogé sur ce que pourrait faire un fonctionnaire, qui a 15 à 20 ans d'expérience, avec un salaire de base qui varie entre 15 000 et 20 000 DA ? Ce mouvement de protestation spontané décidé par les cheminots se veut une réponse directe aux dernières déclarations affirmant que le secteur a bénéficié d'augmentations salariales de 20 %. La Fédération nationale des cheminots n'a rien fait pour arracher les augmentations revendiquées par les fonctionnaires de ce secteur. Ces derniers ont qualifié leur mouvement de grève de légitime, quoique la société nationale de transport ferroviaire (SNTF) ait minimisé son ampleur. Les protestataires revendiquent une amélioration de leur situation socioprofessionnelle et sécuritaire et une augmentation des indemnités liées aux risques du travail et aux longs déplacements. Les délégués syndicaux des cheminots ont procédé, hier, dans une première démarche, à la mise en place d'une cellule de crise. Cette cellule permettra aux cheminots de se regrouper pour débattre de la situation et dénoncer l'attitude de la direction générale concernant la revalorisation des salaires des employés. Il ne s'agit pas du premier mouvement de protestation des cheminots. D'ailleurs, un mouvement de protestation a été déclenché au mois de janvier par les agents de sécurité contractuels affectés à la protection du patrimoine au sein de la direction régionale Est de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF).