, Les élections locales dimanche en Géorgie offriront aux électeurs de l'ex-république soviétique l'occasion, certes indirectement, de se prononcer sur le parti du président Saakachvili, qui entraîna il y a près de deux ans le pays dans une guerre désastreuse avec la Russie. Mais l'opposition, qui l'année dernière avait essayé de pousser Mikhaïl Saakachvili à la démission, est aujourd'hui éclatée, et les sondages donnent le Mouvement National, le parti présidentiel, en fort bonne position. La Géorgie a vécu un traumatisme national lors de la guerre d'août 2008. Les forces russes se sont enfoncées profondément sur le territoire du pays et le conflit s'est achevé avec la reconnaissance par Moscou de l'indépendance des deux régions séparatistes pro-russes, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie. Si les Géorgiens ont dénoncé les ambitions impériales de Moscou, ils en veulent aussi toujours à leur président pour son aventurisme d'alors, et la manière dont il attaqua sans justification Tshinkvali, la capitale de l'Ossétie du Sud, provoquant l'intervention des forces russes. Après la guerre, Saakachvili semblait véritablement sur un siège éjectable, l'opposition organisant au printemps dernier des semaines de manifestations de rues pour le chasser du pouvoir. Mais le mouvement s'est essoufflé et les forces de l'opposition n'ont pas réussi à se regrouper depuis. La course la plus suivie dimanche est celle de la mairie de Tbilissi, la capitale, dont le maire est pour la première fois élu au suffrage universel direct. Il s'agit de l'un des postes politiques clé de cette république du Caucase, le vainqueur se retrouvant sur un tremplin pour briguer la présidence après l'expiration du second mandat de Saakachvili, en 2013. Le maire sortant, Gigi Ougoulava, allié du président, est largement en tête, devançant d'au moins 40 points de pourcentage le plus proche de ses huit challengers, selon les sondages. Une popularité servie par la relative prospérité qu'a connu Tbilissi depuis cinq ans qu'il est maire, entre projets immobiliers de haute volée et transformation de quartiers autrefois à l'abandon. Ougoulava semble également bénéficier de médias aux ordres et de la désunion de l'opposition.