L'usage du patrimoine, dans toute sa diversité, dans le théâtre de Kateb Yacine n'était ni fortuit ni inscrit dans un cadre folklorique, mais plutôt pour exprimer les soucis des peuples et leur désarroi, a souligné, lundi à Alger, la critique Anoual Tamer. «Le patrimoine ne peut être momifié ni se résumer en du folklore, car il est dynamique et vivant. L'écrivain et dramaturge Kateb Yacine a utilisé le patrimoine dans ses pièces de théâtre non pas pour contribuer à sa sauvegarde mais surtout pour exprimer les soucis des peuples», a indiqué M. Tamer à l'APS en marge du colloque sur l'usage du patrimoine dans le théâtre, organisé dans le cadre du 5e Festival national du théâtre professionnel. Pour cette critique, également enseignante au département des arts dramatiques à l'université d'Es-Sania d'Oran, «l'approche du patrimoine dans le théâtre katèbien est une approche idéologique et bien étudiée et son usage est loin d'être fortuit». Elle a tenu à souligner que les questions sociales abordées dans les pièces de théâtre du père de Nedjma «sont toujours d'actualité, même si l'auteur les a écrites dans les années 1950». Mme Tamer a ajouté que même si la langue utilisée par Yacine (langue française) est une langue étrangère, le contenu de ses pièces est local, précisant que «le plus important c'est le fond et pas la forme».