L'équipe nationale a perdu un match qu'elle avait largement à sa portée. Ce n'est pas la fin du monde et l'espoir d'une qualification, même s'il est infime, demeure encore. Le propos ici n'est pas de charger x ou Y, se lamenter, remuer le couteau dans la plaie ou de tirer sur des ambulances, mais de tirer sereinement des enseignements de cet échec qui reste au travers de la gorge. Les raisons de la défaite sont la somme de petits ratés accumulés bien avant le début de la préparation pour ce Mondial sud-africain. Il y a eu des erreurs dans le choix de certains joueurs qui ne pouvaient pas, pour une raison ou une autre, être utiles à l'équipe nationale. Certains sélectionnés, quand ils avaient la chance d'être retenus par leurs coachs, chauffaient le banc des remplaçants. Ils ne totalisaient qu'un faible volume de jeu qui ne leur permet pas d'apporter un plus à l'équipe nationale. La sélection de Meghni puis son retrait pour blessure, en plein stage de préparation, constituent une autre faille dans la gestion de l'effectif de l'EN. Le joueur aurait dû être libéré après la fin de la campagne pour la CAN et confié aux bons soins d'une équipe médicale pour le remettre d'aplomb au lieu de le contraindre à suivre des séances contraignantes et inutiles de rééducation et de remise en forme. Meghni aurait pu avoir suffisamment de temps pour subir une intervention chirurgicale, entamer une période de rééducation et rejoindre le camp d'entraînement de l'équipe nationale bien en jambes. L'autre erreur constatée durant cette période de préparation réside dans la discipline qui avait pris un sérieux coup. Des joueurs, soignant leur image de star naissante, était beaucoup plus affairés à courir les plateaux de tournage de sports publicitaires que de taper dans un ballon. Boughera avait bien quitté le lieu de regroupement pour rallier Alger pour le tournage d'un spot publicitaire. Ziani avait bien quitté le stage pour rentrer en France régler des affaires personnelles et Mesbah pour aller prêter main forte à son équipe qui jouait un match décisif. Et comble de l'ironie, Nadir Belhadj avait été aligné contre l'Eire, la veille de son mariage qu'il avait célébré à Oran. Le joueur avait pris part à ce match avec l'esprit tourmenté par le choix d'un plan de vol et par les ultimes préparations de ses noces. Et aujourd'hui, il est titularisé alors que ses pensées sont ailleurs. Dans quel état d'esprit est, à l'heure actuelle, ce joueur qui n'aurait jamais pu faire ce coup à son club Portsmouth ? Durant l'ultime phase de préparation qui s'est déroulée en Afrique du Sud, l'ambiance a été marquée par certaines tensions depuis ce qu'il convient d'appeler l'affaire Mansouri. Le joueur adoubé, encore une fois, quelques jours après le match contre les Emirats arabes unis, a été prié de céder son brassard de capitaine et de chauffer le banc de touche. Une maladresse qui a secoué le groupe et affecté sa sérénité. L'échec devant la Slovénie est somme toute logique. La tendance moderne du football ne laisse aucune place au hasard. La conservation du ballon n'a jamais constitué un indice de réussite. Ce sont les buts qui déterminent le vainqueur et le vaincu. Certaines équipes usant de roublardise, laissent des espaces et le monopole du ballon à leur adversaire pour l'endormir et mieux l'user physiquement et mentalement pour le rendre vulnérable au moindre contre. Qu'avons-nous remarqué durant la première période du match contre la Slovénie et au cours de la laquelle, l'EN avait la maîtrise du ballon. Rien. Aucune action notable. Le schéma tactique mis en place par le staff technique ne laissait pas la liberté aux joueurs de construire dans la zone du milieu et d'accélérer le rythme, par un jeu direct et des passes en profondeur, dans le dos des défenseurs, à l'approche de la zone de finition. Aussi bien, les hommes du milieu que ceux de l'attaque ont usé, dans cette zone de vérité, d'un jeu fait de passes latérales sans grande incidence sur la défense adverse. Et c'est là, une autre erreur technico-tactique que le staff technique national doit assumer. Pire encore, aucun entraîneur au monde n'aurait pu intégrer, en cours de jeu, un joueur affecté sur le plan psychologique. L'entrée de Ghezzal, dans un moment crucial de la partie et sa sortie prématurée risquent de porter un sérieux coup à son mental. Son entrée était un coup inutile aux conséquences ô combien dramatiques comme nous l'avons amèrement constaté. Il s'agit aujourd'hui, puisqu'il existe encore un petit espoir de revoir la stratégie de jeu et de libérer le potentiel des joueurs. La Grande Bretagne est une équipe très physique qui use d'un jeu direct marqué par de fréquents changements d'ailes. Elle n'est pas une équipe qu'on peut presser très haut dans sa zone. Il s'agit de jouer devant elle, prudemment en optant pour un schéma tactique très strict qui allie le pressing dans la zone du milieu de terrain, au marquage strict des attaquants et des joueurs évoluant en tiroir au niveau des deux lignes de touche. Ce sera très usant sur le plan physique mais c'est le prix à payer pour ne pas griller ses ultimes chances de qualification. Il reste un espoir, et nous avons encore en main quelques atouts qu'il faudra utiliser à bon escient pour ne pas connaître l'amertume d'un retour éclair à la maison. L'essentiel est d'aborder ce match avec le fol espoir de bien faire. Et si la réussite n'est pas au bout, nous sortirons la tête haute avec le sentiment d'avoir osé et surtout de ne pas nous être présentés dans la peau d'une victime expiatoire.