Comme chaque année depuis 2005, un hommage a été rendu, avant-hier, au siège du Mouvement démocratique social(MDS), au défunt El- Hachemi Chérif, le président dudit parti, décédé le 2 août 2005, dans sa résidence du Club des Pins à Alger, suite à une longue maladie. Personnalité politique algérienne, il est en 1966, membre fondateur du PAGS puis président du MDS qu'il lance en 1996. Pour cette personnalité charismatique, les processus électoraux, initiés en Algérie depuis 1990, ne servaient que les intérêts du pouvoir en place. Il affichait une opposition radicale à l'intégrisme et prônait la «double rupture» avec l'islamisme et le système rentier au pouvoir en Algérie. «Les terroristes n'ont pas réussi à le tuer malgré plusieurs tentatives. C'est le cancer des poumons qui a fini par avoir raison de lui», avait déclaré un vieux camarade à la presse. La classe politique qui lui vouait admiration et grande estime, avait salué son combat pour les libertés, la démocratie et la modernité. «C'était un patriote, tout simplement», avait résumé un de ses amis. Né le 5 octobre 1939 dans le village de Toudja(Béjaïa), El-Hachemi Chérif quitte très tôt sa terre natale pour atterrir à Bologhine, Bab-El-Oued. Il a fait de brillantes études au lycée franco-musulman de Ben-Aknoun, à l'issue desquelles il a été embauché comme assistant de réalisation à la Radiodiffusion en 1957. Il rejoint les maquis de la Wilaya IV et devient officier de l'ALN (Armée de libération nationale). À l'indépendance, El-Hachemi Chérif fait ses débuts dans l'administration. Nommé sous-préfet de Palestro, El-Hachemi décide de débaptiser la ville pour lui donner le nom de Lakhdaria, en hommage à un chef de guerre mort au combat. Pas toujours d'accord avec le pouvoir politique de l'époque, il décide de renouer une autre fois avec la production radiotélévisée. Il réalise Les Chiens, un long-métrage en hommage au peuple sud-africain, pour sa lutte contre l'apartheid. Son parcours politique est riche. Il participe en 1966 à la création dans la clandestinité du Parti de l'avant-garde socialiste (PAGS), l'ancêtre du Parti communiste algérien (PCA). L'ouverture politique née des événements d'octobre 1988, constitue un tournant décisif pour lui, puisque il clame haut et fort ses convictions. En décembre 1990, il devient coordinateur du PAGS et milite inlassablement contre la montée des islamistes. Suite à la rupture du processus électoral en janvier 1992, le pays est plongé dans une violence sans précédent. Pris pour cible par les terroristes, El-Hachemi Chérif est contraint de vivre dans la clandestinité. Il a trouvé refuge dans les sous-sols du bâtiment qui abrite le siège de son parti pendant trois ans, mais les terroristes finissent par le repérer. Le 10 avril 1994, il frôle la mort. Nullement prêt à baisser les bras, il crée le mouvement Ettahadi Tafat «le défi et la lumière», encourage et soutient les patriotes. Militant infatigable, il publie de nombreux articles dans la presse indépendante et participe aux forums, meetings et réunions.