Dans une déclaration rendue publique, hier, le RCD de Saïd Sadi, qui «s'est solidarisé avec la population locale pour refuser l'envahissement d'un pseudo islam d'importation au détriment de notre islam ancestral, synonyme, entre autres, de paix, de tolérance et de pardon», s'en est, avec une extrême virulence, pris aux deux formations politiques pour le soutien apporté aux membres de ladite association religieuse. «Après la réaction des «scieurs de poteaux», le MSP, acoquinés avec le clan d'Oudjda, voilà qu'un parti se proclamant des forces socialistes, se réveille de sa profonde léthargie, pour s'émouvoir, condamner et porter l'anathème à tout un village, lit-on à travers le document du RCD intitulé «Saint Eugedio contre Sidi Djaffar !», la mosquée ancestrale du village, récemment réhabilitée et rénovée dans son style architectural ancien par la seule volonté des villageois. Saint Eugedio, un lieu qui a abrité la réunion de certains leaders politiques dont Hocine Aït Ahmed du FFS, Anouar Haddam de l'ex FIS et Louiza Hanoune du PT, pour ne citer que ceux-là, autour du fameux contrat de Rome (Italie) en 1995, tenterait de se reconstituer sur le dos des villageois d'Aghribs, lesquels (les citoyens, ndlr), par dignité et parce que meurtris par le terrorisme islamiste, fruit du salafisme et wahabisme, se sont mobilisés pour faire barrage à l'insidieuse pénétration de la nébuleuse islamo-terroriste, sous couvert du fallacieux alibi d'un projet de construction d'un lieu de culte, à proximité de la mosquée ancestrale Sidi Djaffar, rénovée admirablement par la seule volonté citoyenne. Les partis, le FFS de Hocine Aït-Ahmed et le MSP d'Abou Djera Soltani, qui se sont positionnés pour le salafisme en Kabylie, ne nous étonne pas, ils font partie de la nébuleuse islamiste porteuse du projet de Saint Eugedio. Leurs autres alliés naturels les rejoindront sûrement, dans les prochains jours pour crier avec les loups», indique le document du RCD. «L'admirable mobilisation citoyenne des Aghribs, village natal de Saïd Sadi, a affolé des intérêts précis qui actionnèrent leurs supplétifs», poursuivent les rédacteurs du document rappelant au passage «le devoir du RCD de toujours accompagner les citoyens dans tous leurs combats justes et notamment la préservation de nos valeurs ancestrales menacées. Récemment, la fédération de Tizi Ouzou du parti de Hocine Aït Ahmed a «condamné la violation d'une procédure légale de construction d'une mosquée et la violence perpétrée contre la population de la commune des Aghribs». «La décision de construction d'une mosquée a été prise par le comité de village en même temps que s'est exprimée la volonté d'engager une opération de rénovation du mausolée de Sidi Djaffar», écrivait le FFS. Le MSP d'Abou Djera Soltani a, pour sa part, et par la voix du bureau de wilaya, exprimé «son indignation et son étonnement» suite à ce qu'il qualifie «d'agression» à l'encontre d'un lieu de culte. Tout en dénonçant le silence des autorités, le MSP a invité ces mêmes autorités à intervenir pour mettre un terme à ce conflit. Enfin, pour le comité de village d'Aghribs, les initiateurs, en catimini, du projet de construction d'une nouvelle mosquée, les membres de ladite association religieuse locale, ne sont que des «mercenaires qui émargent à une officine étrangère (et) d'un groupuscule d'aventuriers missionnés pour répandre, à travers la Kabylie, des pratiques importées au détriment de l'islam convivial de nos ancêtres»