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Un illustre historien latin
Ammien Marcellin (330-395)
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 08 - 2010

La société et la civilisation romaines regorgent de savants, de penseurs, de philosophes ainsi que de nombreux historiens, à l'image d'Ammien Marcellin. On ne connaît que de façon assez sommaire la vie de Marcellin, d'origine grecque, et beaucoup d'imprécisions caractérisent sa carrière de soldat et d'historien.
Sa vie et sa carrière
Ammien Marcellin serait né vers 330 ap. J.-C. dans la grande ville d'Antioche (Syrie) où il a reçu une éducation soignée, bilingue comme il se devait dans cet Orient grec latinisé de l'époque. Aux alentours de sa vingtième année, il entame une carrière militaire ; il est admis parmi la troupe d'élite affectée à la protection de l'empereur et des officiers supérieurs. Marcellin fut attaché à la personne du commandant de l'armée d'Orient, Ursicin. Il accompagne son chef dans ses différentes missions, notamment en Gaule où Ursicin est chargé par l'empereur Constance de mater la rébellion du maître de la milice Silvanus (355-357). Marcellin y rencontre le futur empereur Julien. Ursicin, renvoyé en Orient, est battu par les Perses, puis relevé de son commandement ; Marcellin quitte aussi l'armée, mais provisoirement. Il reprend, en effet, du service sous les ordres de Julien qui a été proclamé Auguste par ses troupes en février 360 et qui, en 362, gagne Antioche pour préparer une nouvelle expédition contre les Perses. L'expédition fut désastreuse pour les Romains : Julien est battu et tué au combat (363) ; il est remplacé par Jovien qui signe la paix avec les Perses et rentre à Antioche. Ammien, lui, quitte définitivement l'armée et va se consacrer, désormais, à l'écriture de l'histoire. Il résida, d'abord, dans sa ville natale, Antioche, voyage en Egypte et en Grèce, puis s'installe à Rome où il fréquente les derniers représentants de l'aristocratie païenne. On suppose qu'Ammien Marcellin est mort sans doute vers l'année 395.
Son œuvre
Au moment de terminer son œuvre, Ammien indique les limites qu'il s'était fixées, de l'accession au pouvoir de Nerva (96) jusqu'à la mort de Valens (378) : il se présente, donc, implicitement comme un continuateur de Tacite dont les Histoires s'achevaient avec la mort de Domitien.
Les Res gestae d'Ammien s'étendaient sur 31 livres mais les treize premiers, couvrant les années 96 à 353, sont perdus ; ne subsistent que les livres XIV à XXXI, traitant des événements strictement contemporains de l'auteur (353-378).
On remarque immédiatement le déséquilibre dans le traitement des données : deux siècles et demi d'histoire romaine étaient résumés en treize livres ; au quart de siècle qu'il a vécu, l'auteur en consacre dix-huit, ceux parvenus à la postérité.
Le contenu de cette histoire n'a rien de bien original. Ancien soldat, Ammien traite surtout des guerres que les empereurs ont dû mener en Orient comme en Occident. Il s'intéresse aussi beaucoup aux grands procès qui se sont déroulés à Rome et à Antioche.
Il assaisonne tout cela de considérations d'ordre moral, laissant percer son regret de la discipline d'autrefois, et de réflexions sur le rôle de la Fortune, du Fatum, de Nemesis dans l'histoire humaine. Les sujets les plus divers lui servent de prétexte à des digressions qui peuvent être assez étendues, et parfois assez surprenantes. Comme Hérodote, Ammien aime décrire les pays et les mœurs des habitants. Mais on s'attend moins à des développements sur les tremblements de terre, sur les lions de Mésopotamie, sur les éclipses du Soleil et de la Lune, sur l'origine des arcs-en-ciel, sur les machines de siège ou sur le mécanisme des années bissextiles. Le lecteur a, parfois, l'impression de ne plus avoir affaire à une histoire mais à une encyclopédie.
Comme son modèle, Tacite, Ammien aime faire le portrait des principaux protagonistes de son histoire, portraits qu'il veut sans complaisance : Julien lui-même n'est pas sans faiblesses. Mais il refuse de s'encombrer de détails. L'histoire «parcourt les lignes de faîte des événements». Elle amène l'auteur à des réflexions plus profondes, par exemple sur le rôle de la culture dans l'exercice du pouvoir, qui «n'est rien d'autre… que le souci du salut d'autrui».
Sa méthode
On ne sait, évidemment, rien de la méthode mise en œuvre par Ammien pour décrire les années qu'il n'a pas vécues et qu'il racontait dans les livres disparus de ses Res gestae. Mais il était certainement animé, dès le début de son travail, par les principes qu'il énonce çà et là dans les livres que nous avons conservés : respect de la vérité souci d'impartialité, de la clarté dans l'exposé. Pour la période contemporaine, les sources d'Ammien ne sont pas difficiles à déceler. En tant qu'officier, il a participé à bon nombre d'événements et peut donc recourir à ses souvenirs personnels ; ceci vaut également pour certaines digressions géographiques. Autres possibilités : interroger des témoins ou exploiter des sources écrites, ce qui n'est pas toujours satisfaisant car il arrive que les auteurs consultés se contredissent.
Ammien Marcellin ne manque certainement pas d'esprit critique, même s'il ne nous dit quasi rien de sa manière de traiter l'information. Il se contente de proclamer son horreur du mensonge et son impartialité, notamment vis-à-vis de chrétiens, est évidente.
Survie de ses œuvres
Ce n'est qu'au début du XVe siècle que les Res gestae d'Ammien Marcellin ont été redécouvertes, plus précisément en 1417. Se tenait, alors, le concile de Constance auquel participe, en tant que secrétaire apostolique, Poggio Bracciolini (1380-1459). Le Pogge s'intéressait, apparemment, plus aux textes anciens qu'aux querelles entre gens d'Eglise. C'est ainsi qu'au cours d'une visite d'exploration au monastère tout proche de Saint-Gall, il découvre un manuscrit des Res gestae datant du IXe siècle, provenant de Fulda. Ce précieux butin est ramené à Rome où l'œuvre d'Ammien fait l'objet d'une première édition en 1474. D'autres éditions vont suivre rapidement, ce qui montre l'intérêt que suscite ce texte, même si la critique ne lui reconnaît pas que des qualités.
On cite Ammien et on le range parmi les historiens de premier ordre, on loue sa sincérité, son amour de la vérité mais on le juge inférieur à Tacite quant à la langue car son œuvre, les Res gestae, comportent beaucoup de digressions.
Mais la sincérité, l'impartialité d'Ammien sont également soulignées quoique sa chronologie laisse parfois à désirer.
Quant à l'historien Gibbon, auteur de l'Histoire du déclin et de la chute de l'empire romain, il n'aime pas sa langue, ni son style. Ammien, selon lui, manque de goût, abuse des digressions ; sa chronologie n'est pas toujours assez précise, ni l'importance des événements bien mesurée. Mais il reconnaît son impartialité, sa franchise, son honnêteté.
Mais, aujourd'hui, les jugements portés sur Ammien sont plus positifs. Un auteur le définit comme «le plus complet, le plus détaillé, le plus pittoresque et le plus véridique des auteurs que nous puissions consulter» et les ouvrages récents en parlent en général sur le même ton. Il est considéré maintenant avec Salluste, Tite-Live et Tacite, comme l'un des plus grands représentants de l'historiographie latine.


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