, Déjà très critique lors de l'examen à la mi-août de la politique française en matière de minorité, le comité pour l'élimination de la discrimination raciale de l'ONU (Cerd) a appelé vendredi dernier la France à «éviter» les renvois collectifs de Roms, s'inquiétant de «discours politiques discriminatoires» dans le pays. La France «respecte scrupuleusement la législation européenne» et «ses engagements internationaux» concernant les Roms, a répondu dans la foulée le Quai d'Orsay. Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a dénoncé «caricatures» et «amalgames», assurant que «jamais le président de la République n'a stigmatisé une minorité en fonction de son origine». Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, a critiqué lui un rapport au «caractère excessif et caricatural et (aux) nombreuses erreurs factuelles», soulignant qu'aucun pays de l'Union européenne n'avait «critiqué la France». Dans une série de recommandations publiées ce vendredi, les 18 experts du Cerd se disent globalement préoccupés par «la tenue de discours politiques de nature discriminatoire en France» qui s'inscrivent en parallèle avec «une augmentation récente des actes et manifestations à caractère raciste et xénophobe». Ils s'inquiètent plus particulièrement du sort des Roms, victimes d'une «montée (...) des violences à caractère raciste». Dénonçant les derniers renvois massifs de Roms en Bulgarie et en Roumanie, sans «leur consentement libre, entier et éclairé», ils demandent à la France «d'éviter en particulier les rapatriements collectifs» et «d'oeuvrer à des solutions pérennes». «C'est la question du jour», a expliqué le rapporteur pour la France, l'Américain Pierre-Richard Prosper, regrettant que la France «donne le sentiment» qu'elle n'étudie pas au cas par cas chaque situation et vise «un groupe» plutôt que des individus. Concernant les gens du voyage, il a réclamé une nouvelle fois «l'abolition des titres de circulation» qui oblige ces personnes à obtenir un visa de circulation auprès de la police tous les trois mois.