Soutenir financièrement la Société nationale de l'électricité et du gaz, «n'est pas le meilleur schéma», selon M. Othmane. «Ce n'est pas la meilleure méthode, a-t-il dit, en arguant qu'il pourrait y avoir des utilisations non optimales de ces ressources financières». Le président de la CREG a rappelé que les tarifs de l'électricité et du gaz «sont restés stables depuis fin 2005». Selon lui, le gouvernement, qui a estimé qu'il ne fallait pas augmenter les tarifs, devant la situation délicate dans laquelle s'est retrouvé le Groupe Sonelgaz, a opté pour l'augmentation du capital social de cette société publique. Une situation héritée par son recours à l'emprunt obligataire et des prêts bancaires, pour le financement de ses projets. L'autre mesure prise par l'Etat s'articule autour du financement des programmes d'investissement de Sonelgaz sur les vingt prochaines années avec 10 ans de différé pour les investissements remboursables. Cependant, selon M. Othmane, «si les moyens financiers feront défaut, l'Etat peut décider de soutenir, partiellement, cet opérateur, d'où l'obligation d'augmenter les tarifs». Pour rappel, le P-DG du Groupe Sonelgaz, M. Bouterfa, revenant dernièrement sur le dossier de l'augmentation des tarifs d'électricité et du gaz, a indiqué que le gel des tarifs constitue un blocage pour l'entreprise qui a lancé pour cette année un programme d'investissement de 3,3 milliards de dollars (241 milliards de dinars). Un programme qui intervient dans une période où le groupe traverse des difficultés financières qui remontent à quelques années. En dépit de cette situation contraignante, le niveau d'investissement pour 2010 n'a pas changé par rapport à celui de 2009. Encore une fois, Sonelgaz a eu recours aux crédits bancaires pour concrétiser ses projets. En effet, sur les 241 milliards de dinars d'investissement prévus, 70% seront financés par crédits bancaires, 20% par l'Etat et 9% par les clients. La participation de ces derniers à la concrétisation des projets de Sonelgaz reste donc faible, comme l'a souligné M. Bouterfa, en rappelant indirectement la nécessité d'augmenter les tarifs d'électricité. Une question sur laquelle Sonelgaz a saisi le gouvernement qui a demandé, pour sa part, à la commission de régulation de l'électricité et du gaz d'en étudier la faisabilité. La demande de Sonelgaz devient de plus en plus pressante eu égard au manque de ressources propres. Un manque qui menace sérieusement la viabilité de l'entreprise. A souligner que Sonelgaz est appelée à réaliser, durant le quinquennat 2010-2014, 14 000 km par an de lignes d'électricité et 9 300 km par an de canalisations de gaz naturel. Pour cela, de l'argent doit être débloqué. Les responsables de Sonelgaz ont à maintes fois rappelé que le recours aux crédits bancaires alourdit les dettes de l'entreprise. En somme, il est clair aujourd'hui que, même si la Sonelgaz a bénéficié d'un plan d'assainissement qui a abouti au rachat par le Trésor de son découvert de 200 milliards de dinars en plus de certaines facilités accordées dans le cadre du processus de financement, le recours à l'augmentation des tarifs est inévitable.