, Les milieux syndicaux nationaux et locaux s'inquiètent sérieusement de la suite du conflit aigu qui oppose les 140 membres du conseil syndical à la quarantaine de leurs pairs du Comité de Participation. Selon des informations dignes de foi, les lendemains de Ramadhan seront très chauds. D'un côté des syndicalistes menés par leur secrétaire général Smaïn Kouadria qui paraît avoir pour tort de fixer son combat sur la sauvegarde des intérêts des 5 700 travailleurs. De l'autre, les membres du CP conduits par Boudjemaa Bouraï qui n'a pas, à ce jour prouvé une quelconque accusation à même de justifier sa farouche opposition au syndicat. Le seul argument avancé par ce dernier serait qu'il offre aux 5700 travailleurs une autre alternative au syndicat de Kouadria. Il ne précise pas dans quel sens agirait cette alternative. Cette précision est à chercher à l'extérieur du complexe sidérurgique El Hadjar où les ficelles de cette lutte fratricide sont tirées. D'anciens élus évincés semblent s'être mobilisés pour créer à l'intérieur et à l'extérieur des réseaux de déstabilisation pour «liquider» Kouadria et consorts. En d'autres termes, il s'agirait d'un axe de conspiration sous la houlette d'anciens syndicalistes. Son objectif : hâter y compris par la violence, la liquidation de Kouadria au profit de personnes intéressées par la direction des approvisionnements, les entreprises sous-traitantes, le transport des travailleurs, le marché national du rond à béton… «Oui, c'est une conspiration à deux têtes l'une dans le complexe et l'autre à l'extérieur. Avec le soutien du CP, elle cherche à imposer la loi des corrompus et des filous. Mais cette conspiration ne marchera pas. Nous avons lancé un appel aux travailleurs pour démasquer dans les prochains jours l'ensemble de leur jeu, clarifier sans ambiguïté les réalités de la situation et demander à tout un chacun de prendre les mesures qui s'imposent», c'est succinctement la teneur du communiqué émis hier par le secrétariat général du syndicat de l'entreprise. Dans ce communiqué, il est fait référence à l'utilisation d'armes blanches et de gourdins par ceux qui manipulés de l'extérieur veulent imposer la corruption et la compromission au détriment des intérêts des travailleurs. Interrogé sur l'identité de ceux qui tirent les ficelles de l'extérieur, Kouadria a affirmé : «Si quelqu'un a un doute quelconque sur la main mystérieuse qui téléguide tout cela, qu'il se pose deux questions : qui a intérêt à ce que l'actuel conseil syndical soit éliminé ? Quel est le véritable instrument que nos détracteurs utilisent pour atteindre leur objectif ? En ce qui me concerne, la réponse est parfaitement claire : il s'agit de mon prédécesseur et ceux que nous avons dénoncés pour avoir détourné l'argent des travailleurs ou porté atteinte aux intérêts de notre entreprise». Si du côté du syndicat, l'on communique à chaque fois que de besoin avec les représentants de la presse, ce n'est pas le cas chez les membres du Comité de Participation où le téléphone du président Boudjemaa Bouraï sonne constamment aux abonnés absents. Est-ce à dire que ce dernier n'a pas d'arguments à faire valoir pour expliquer cette farouche opposition ? Bouraï appréhende t-il une éventuelle question quant à être lui-même le bras vengeur chargé par les manipulateurs de terrasser définitivement Smaïn Kouadria et les membres du syndicat qui se posent en obstacle infranchissable aux atteintes des intérêts des travailleurs ? Qu'attend Sidi Saïd le secrétaire général de la centrale syndicale UGTA pour mettre un terme à cette situation qui porte atteinte à la crédibilité de son institution ? Dans le milieu des travailleurs, l'on n'a pas manqué de s'étonner qu'en possession d'une quelconque preuve attestant que Smaïn Kouadria a réellement porté atteinte aux intérêts des travailleurs, le président du Comité de Participation ne l'ait pas encore révélée à la presse.