, Depuis qu'il a révélé ce qu'il a estimé être un volet social mis en application par la direction générale ArcelorMittal El Hadjar pour écrémer ses effectifs, le conseil syndical de l'entreprise demeure en première ligne. Qu'il s'agisse des départs «volontaires imposés» dans les 13 points de vente implantés sur le territoire national, de la reprise des négociations sur les salaires et indemnités des travailleurs ou de cet autre «embarras» économique que constitue le plan des investissements, les syndicalistes sont constamment au devant de la scène. Ils le sont même si, dans une tentative de ramener les choses à leur juste proportion, l'employeur affirme qu'il y aura mise en veilleuse des activités et non fermeture de plusieurs points de vente. Selon le chargé de la communication, cette opération qui sera lancée dans le cadre de la réadaptation de la stratégie commerciale de la société, implique un départ limité des travailleurs sans aucun licenciement. Il a par ailleurs précisé qu'ArcelorMittal procédera, dans les prochains mois, à la réouverture de certains points de vente. Ce qui n'est pas l'avis de Smaïl Kouadria , le secrétaire général du conseil syndical de l'entreprise. En ce qui le concerne, l'employeur utilise un jeu de mots pour déguiser un volet social mis en application par devers les représentants des travailleurs. L'un comme l'autre des deux partenaires de cette société dont le siège est implanté au complexe sidérurgique El Hadjar, on s'attend à d'importantes décisions. Elles devraient être prises à l'issue de la réunion qui regroupera à Oran du 27 au 30 septembre prochain les directeurs régionaux de tous les points de vente en Algérie. En attendant, les syndicalistes se satisferont du oui exprimé par la direction générale quant à la reprise des négociations sur les salaires et indemnités des travailleurs. Cette réaction de l'employeur peut aussi bien enflammer le complexe sidérurgique, les autres filiales et les structures extérieures de la société algéro-indienne de la sidérurgie qu'y apporter une relative détente. C'est de cette dernière dont a besoin l'employeur pour prétendre réduire un tant soit peu le déficit de la production enregistré depuis le début de l'année généré par les grèves et la multiplication des incidents techniques. D'autant que dans quelques mois, arrivera à expiration la période de grâce de 10 ans sous- entendant les nombreux avantages que le gouvernement algérien a accordé aux Indiens à la signature du contrat de partenariat en septembre 2001. Ce qui pourrait justifier l'appel à la mobilisation générale lancée par le conseil syndical aux travailleurs hier. Les syndicalistes se préparent déjà à rendre coup pour coup à ceux qui tenteraient de les déstabiliser à la veille de la reprise des négociations dont la date n'a pas été précisée. Mêmes s'ils sont sibyllins, certains termes contenus dans le communiqué signé par Kouadria et émis hier à l'adresse des travailleurs, dénoncent rumeurs et amalgames. La connivence élus Comité de Participation/cadres de la direction générale pour créer la zizanie et diviser les syndicalistes est montrée du doigt. Des syndicalistes iront jusqu'à pourfendre les méthodes de Vincent le Gouïc, le patron de la filiale algérienne du géant mondial de la sidérurgie. Trop heureux de ses liens retrouvés avec les 5 700 travailleurs que compte ArcelorMittal El Hadjar, Smaïl Kouadria exploite le trouble général créé par les derniers événements, l'affaire des points de vente notamment, pour réveiller au nom de l'UGTA leur esprit de corps afin qu'ils resserrent davantage les rangs.