Parce que manipulés de l'extérieur à l'effet de créer des perturbations à même de remettre aux calendes grecques les négociations sur des revendications socioprofessionnelles soumises à l'employeur ArcelorMittal, El-Hadjar, 12 membres du Comité de participation (C.P.) devaient faire l'objet d'une présentation judiciaire hier mardi devant le procureur de la République d'El Hadjar. La procédure a été reportée à aujourd'hui mercredi 13 octobre pour permettre aux éléments de la brigade de gendarmerie de Sidi Amar de remettre la citation à comparaître à chacun des mis en cause. Outre les 12 membres du CP, comparaîtront également des individus extra Arcelor Entreprise ayant participé aux incidents et aux agressions des syndicalistes dans l'enceinte du complexe sidérurgique El- Hadjar. Cette démarche était attendue de par les plaintes déposées par la direction générale de la Société algéro-indienne de sidérurgie et par le conseil syndical de l'entreprise. La première comme le second, représenté par son secrétaire général Smaïl Kouadria n'avaient cessé d'appeler à une réaction des pouvoirs publics pour mettre un terme à une situation très dangereuse. Elle avait atteint son paroxysme avec la multiplication quotidienne des agressions à l'arme blanche qui, selon les syndicalistes, étaient commises par des personnes identifiées comme étant des membres du C.P et des personnes extra ArcelorMittal. Des agents et des cadres avaient été victimes de ces agressions dûment constatées par le médecin légiste ayant prescrit plusieurs jours d'arrêt de travail. Les membres du C.P ne s'étaient pas limités à ce niveau de violence. Outre la fermeture à la soudure des portes du siège du conseil syndical et leur interdiction à quiconque d'approcher ce lieu, ils avaient également détérioré plusieurs véhicules de la société et des syndicalistes dont celui du secrétaire général du syndicat. La sagesse des interventions des services de sécurité pour calmer les esprits surchauffés, aurait été mal interprétée par les auteurs. Ils accentuèrent leur pression sur les travailleurs et les syndicalistes allant jusqu'à interdire aux travailleurs de rejoindre leur poste de travail. La situation prendra une autre tournure avec les révélations faites par Kouadria Smaïl sur d'autres affaires de malversations et détournements des fonds des œuvres sociales des travailleurs. Ce qui avait valu aux anciens membres du C.P. condamnés le mois d'avril 2010 à de sévères peines de prison, d'être entendus une nouvelle fois par les enquêteurs. L'appel lancé par le secrétaire général du syndicat pour des élections anticipées pour le renouvellement des bureaux exécutifs du syndicat et du comité de participation a suffi pour attiser la virulence des membres du C.P. Ce qui entraîna le débrayage spontané des travailleurs à la fin de la semaine écoulée et la décision de la direction générale de donner suite à la demande de reprise des négociations des syndicalistes. Le coup de grâce qu'il ne fallait pour ses membres. Jeudi dernier, ces derniers seront évacués en toute discrétion pour leur éviter d'être lynchés par des travailleurs très en colère. L'interpellation de 12 d'entre eux pour être présentés aujourd'hui devant le procureur de la République d' El Hadjar devrait être suivi d'une ordonnance de mise sous contrôle judiciaire et pour les auteurs des agressions, de mise sous mandat de dépôt. Ils auront à répondre de leur implication directe dans 4 affaires judiciaires distinctes sur lesquelles avaient enquêté les gendarmes au complexe sidérurgique El-Hadjar. Il leur est reproché: des agressions à l'arme blanche sur des travailleurs et des syndicalistes ayant entraîné pour certains des incapacités de travail de longue durée, la destruction et dégradation des biens d'autrui, l'entrave au libre exercice syndical, les menaces de mort et le port d'armes prohibées. Tous ces faits figurent sur la plainte déposée par la direction générale de la Société algéro- indienne de sidérurgie qui s'est constituée partie civile. En tout état de cause, hier mardi, les locaux de la brigade de Gendarmerie nationale du complexe n'ont pas désempli avec le va-et-vient des accusés du comité de participation. Au même moment, la direction générale a exprimé sa satisfaction quant aux efforts consentis par les travailleurs pour compenser rapidement le déficit de la production enregistré. C'était lors du dernier débrayage spontané qui durant 3 jours avaient pratiquement paralysé les activités du complexe. Interrogé, Smaïl Kouadria, le secrétaire général du conseil syndical a indiqué que le taux de production enregistré depuis la reprise de travail a largement dépassé toutes les prévisions. «Les travailleurs ont relevé le défi pour faire en sorte de multiplier par deux la production journalière au niveau de toutes les installations de production. J'ai la certitude qu'ils le feront» a t-il ajouté. C'est dans le même sens qu'a abondé le chargé de la communication à la direction générale lorsque contacté, il a affirmé : «Effectivement, il y a un retour au calme et une bonne reprise de travail avec une hausse sensible de la production.»