HSBC, la première banque d'Europe, a procédé vendredi à un remaniement spectaculaire de son équipe dirigeante, en remplaçant son président, son directeur général et son directeur financier pour tenter de redorer son blason, terni ces dernières semaines par des luttes de pouvoir. Michael Geoghegan, l'actuel directeur général, sera remplacé le 1er janvier par Stuart Gulliver, qui dirigeait jusqu'à présent les activités de banque d'investissement. Parallèlement, le directeur financier, Douglas Flint, prendra la présidence du conseil d'administration dès le 3 décembre.C'est Iain McKay, directeur financier de la zone Asie-Pacifique, qui assumera la direction financière de l'ensemble du groupe. Ces changements interviennent après l'éclatement au grand jour du conflit créé par la recherche d'un nouveau président après l'annonce, au début du mois, du prochain départ de Stephen Green, qui doit entrer au gouvernement de David Cameron. «Cela n'affectera pas les performances, mais c'est moche et cela traduit un manque de stabilité pour une banque qui semble être sortie (de la crise) en très bonne santé», a commenté Chris Wheeler, analyste à Mediobanca. Les dirigeants du groupe ont nié l'existence de désaccords en leur sein mais ils ont regretté les fuites des derniers jours. «La manière dont des fuites ont nui à certaines personnes et à ce que nous essayons de réaliser est diabolique», a déclaré Simon Robertson, administrateur non-exécutif du groupe et chargé du choix des nouveaux dirigeants, lors d'une téléconférence. Le Financial Times avait rapporté en début de semaine que Michael Geoghegan avait menacé de démissionner s'il n'était pas nommé président, ce que le groupe avait démenti. Le choix de Douglas Flint pour la présidence a été arrêté il y a une dizaine de jours, a précisé la banque. Michael Geoghegan a expliqué qu'il avait décidé à ce moment-là de quitter la direction générale. «Je n'ai jamais vraiment fait acte de candidature pour devenir président», a-t-il ajouté. «Pour devenir président, il faut qu'on vous le propose, et la réalité, c'est qu'on ne me l'a pas proposé.»