En clair, on met plus de temps pour construire que pour habiter, et les prétendants à la recherche d'un logement décent sont désorientés quand ils découvrent avec stupéfaction la réalité de la machine bureaucratique. La salle d'exposition sise à la maison de la culture Abi-Ras-Ennaciri du chef-lieu de wilaya, en cette journée du lundi 4 octobre, se morfondait en silence. Au cours de cette énième journée d'information sur l'habitat, à l'exemple de la journée d'explication du programme quinquennal 2010-2014, les espaces étaient inoccupés ; les citoyens ne semblent plus séduits. Le fait est que le wali n'est pas venu à cette journée qui a pris fin vers midi. Il n'y avait que quelques promoteurs immobiliers qui continuent de céder devant un modernisme fait de bric et de brac. Des acquéreurs, désabusés par ce genre de promoteurs qui n'ont jamais été inquiétés, sont venus à plusieurs reprises à la maison de la Presse pour raconter leur calvaire. Des acquéreurs, certes en colère, mais résignés, soumis et qui ont déboursé des sommes inimaginables pour se permettre un luxe utopique. Dans ce contexte, il parait que, selon des acquéreurs en question, les logements acquis au niveau du chef-lieu de la wilaya, après plusieurs années d'attente, se sont révélés «bâclés», des logements communément appelés au niveau du chef-lieu de «logement de maquillage». Les acquéreurs pointent du doigt ce clan spécial de promoteurs immobiliers, qui sont avant tout des marchands. Il s'agit de quelques exceptions qui confirment la règle selon laquelle le capital privé national reste très largement mercantile et affairiste. Au niveau de la wilaya de Mascara, dans le domaine juteux de l'habitat, des privés ignares se sont remplis les poches, avec pour seuls principes : rotation rapide des capitaux, accumulation des gains, et capacité maximum d'adaptation. En fait, devant l'indifférence des pouvoirs publics, des promoteurs immobiliers sans foi ni loi, qu'il convient de combattre, préférant faire dans les transactions obscures et rapides, ont leurré ces malheureux acquéreurs qui ne savent plus à quel saint se vouer. Le secteur privé au niveau de la wilaya de Mascara reste fondamentalement marchand et tout à fait incapable de se projeter dans le long terme. En effet, il est difficile pour une personne occupant avec sa nombreuse famille un taudis exigu de patienter avec l'espoir, souvent non réalisé, d'acquérir un appartement décent. En dépit des contraintes et autres difficultés, l'Etat n'entend pas baisser les bras. Pour preuve, de nouvelles formules sont trouvées, certaines ont eu les résultats escomptés, d'autres ont échoué. Le nombre de logements qu'on affiche à chaque événement dans cette wilaya pilote n'a rien de surprenant, ce qui demeure c'est le résultats final : des appartements livrés clés en main qui ressemblent étrangement à des kiosques avec des chambres minuscules. Des cuisines qui ne peuvent contenir plus de trois personnes… Le cahier des charges n'est respecté ! C'est, entre autres, l'objectif assigné à cette journée d'étude avec des acteurs aux abonnés absents, à l'exemple de la CNL qui a préféré placarder des affiches mentionnant les montants des différentes formules qui ne résolvent pas de manière satisfaisante le problème logement dans la wilaya de Mascara, lequel est soumis à des pratiques infectes, le tout baignant dans un silence complice. Mais en attendant, le citoyen rêve toujours de son logement.