,Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, en visite officielle de deux jours au Liban, a été reçu, hier à l'aéroport international de Beyrouth, par l'ensemble des responsables des institutions libanaises. Il a eu droit à un accueil populaire lors du passage de son cortège dans la capitale libanaise. La visite du président iranien et les rencontres de travail avec le président Michel Slimane, le Premier ministre Saâd Hariri et le président du Parlement libanais Nabih Berri aboutiront à la signature de 15 accords de coopération et de mémorandums d'entente, même si le déplacement de Mahmoud Ahmadinejad au pays du Cèdre a été auparavant un sujet de polémique entre les acteurs libanais. Certains ont même appelé à l'annulation de cette visite, en vain, l'intérêt du pays et la décision libanaise souveraine l'ont emporté. Du côté israélien, les voix officielles et officieuses qui n'ont pas cessé de montrer leur hostilité à la visite du président iranien au Liban depuis son annonce se sont tues hier. Le député israélien, Arie Eldad, membre de la commission des affaires étrangères et de la défense, a déclaré : «Si Ahmadinejad se trouve, ne serait-ce qu'un seul instant, dans le viseur d'un soldat de Tsahal (l'armée israélienne), il faut absolument l'empêcher de revenir vivant chez lui.» Ce qui renseigne on ne peut mieux sur l'esprit caractérisant l'Etat d'Israël. Cela étant, à la veille du déplacement du président iranien à Beyrouth, celui-ci a eu un entretien téléphonique avec le roi d'Arabie Saoudite, ce qui semble s'inscrire dans la voie d'apaisement engagée lors de la rencontre à Beyrouth entre les présidents de Syrie et du Liban, et le roi Fahd Ben Abdel Aziz. En déclarant à son arrivée à Beyrouth que «notre message à l'adresse des Libanais est l'unité, la coopération et œuvrer communément à l'édification du Liban et sa fierté», Ahmadinejad indiquera que le message du peuple iranien à son homologue libanais «est de résister et l'assure de son soutien indéniable». Du côté libanais, les déclarations du président Michel Slimane ont été tout autant pertinentes sur la portée des relations irano-libanaises. «Je tiens à remercier Ahmadinejad du soutien permanent de l'Iran face aux agressions israéliennes et les apports de Téhéran pour la reconstruction du Liban après l'agression israélienne de 2006», a souligné, hier, le président libanais après avoir déclaré que «ceci est propre à l'Iran qui a été toujours du côté du Liban». Si des accords ont été signé hier dans la capitale libanaise, d'autres sont en voie de finalisation «pour être signés dans les plus brefs délais», selon les propos du président libanais. Ils porteront sur les domaines de l'énergie, de l'électricité, des barrages et de la défense. Des secteurs dont les besoins se posent avec acuité au Liban. Ce type de coopération semble être une des voies choisies souverainement par les responsables du pays du Cèdre, qui a toujours fait l'objet d'aides de toutes parts, mais cette assistance a été de tout temps accompagnée de pressions politiques vu le grand endettement de l'Etat libanais. Par ailleurs, la portée politique de la visite du chef d'Etat iranien a été soulignée par le président libanais qui a déclaré que «nous avons réitéré à note hôte la détermination du Liban à ouvrer pour faire respecter la résolution 1701 par Israël», tout soulignant plus loin que «le Liban se garde le droit de recourir à tous les moyens légitimes pour la libération de nos terres colonisées par Israël». Pour les observateurs, la visite qualifiée «d'historique» du président iranien à Beytrouth a atteint ses objectifs. Le président Ahmadinejad se rendra aujourd'hui au Sud Liban, région symbolique de la résistance de l'ensemble du peuple libanais depuis le retrait israélien en 2000, puis la défaite militaire d'Israël après son agression de 2006. Il a été question d'une éventuelle prorogation de la visite du président iranien au Liban jusqu'à demain vendredi, avec l'annonce de la visite du Premier ministre turc à Beyrouth.