Depuis le temps où Théodore Herzl rêvait d'un Etat juif en terre palestinienne, la stratégie sioniste, telle une bête rampante, s'est enfin démasquée. Au départ, on faisait croire aux grandes puissances que l'objectif était de sauver les juifs persécutés en leur créant un foyer en Plaestine. Puis, de fil en aiguille, on arrive à la création d'un Etat qu'on nommera «Israël.» Et voilà que l'appétit sioniste se révèle au grand jour par cette nouvelle sortie qui ne cesse de provoquer maintes réactions dans le monde. Oui, messieurs, le sionisme ne s'est et ne s'embarrasse pas lorsqu'il s'agit de faire valoir son idéologie. Crimes, spoliations des terres, et autres exactions demeurent son menu quotidien. Le 10 octobre dernier, le cabinet israélien avait approuvé un projet d'amendement législatif contraignant les candidats non juifs à la citoyenneté israélienne à prêter allégeance à «l'Etat juif et démocratique d'Israël». 22 ministres ont approuvé cet amendement. Huit ont voté contre, dont les cinq ministres travaillistes. Le projet doit encore faire l'objet de trois lectures par la Knesset (Parlement), où la droite dispose d'une majorité écrasante. Et voilà Nétanyahu qui entame la nouvelle symphonie : «Tous ceux qui veulent devenir des citoyens israéliens naturalisés devront déclarer qu'ils seront des citoyens loyaux de l'Etat d'Israël comme Etat juif et démocratique», soulignant au passage que «L'Etat d'Israël est l'Etat-nation du peuple juif, tout en étant un Etat démocratique dont tous les citoyens, juifs et non-juifs, bénéficient de droits totalement égaux». Ce texte a suscité de vives critiques de la minorité arabe d'Israël (20% de la population) qui le considère comme «raciste», notamment parce qu'il vise les Palestiniens cherchant à s'installer en Israël après s'être mariés avec des Arabes israéliens. Parmi les critiques de ce «nouveau plan raciste», nous retrouvons quand même certaines voix israéliennes à l'image du membre du parti travailliste, Tithak Herzog. Ce dernier avait déclaré sans ambages: «Le processus engagé chez nous depuis un an ou deux ans me fait peur, il y a des relents de fascisme dans les marges de la société israélienne (...) Le tableau général est très inquiétant et menace le caractère démocratique de l'Etat d'Israël». Enfin, voilà une réponse à cette fameuse démocratie de façade que ne cessent de jaser ces voix sionistes hypocrites. «Pour moi, cet amendement n'a aucune raison d'être, si ce n'est de satisfaire aux arrangements politiques entre Netanyahu et le chef de la diplomatie, Avigdor Lieberman», a renchéri Avishay Braverman, le ministre travailliste en charge des minorités. De fait, ce nouveau leurre obligeant les non-juifs à jurer loyauté à Israël en tant qu'Etat juif, ne précise pas explicitement que les non-Juifs devront se contenter de droits et privilèges inférieurs à ceux des citoyens juifs. C'est pourtant ainsi que la nouvelle loi est comprise par la plupart des gens. Afin de contenir les critiques, les responsables israéliens ont invoqué la vieille chanson qu'Israël a toujours été un Etat juif et démocratique et que les citoyens non juifs n'ont rien à craindre. Toutefois, ce que ces responsables n'ont pas dit, c'est qu'à partir de ce moment, Israël se définira d'abord par sa nature «juive» et, ensuite, par son caractère démocratique. (Suivra)