Elle s'est déroulée à l'heure prévue au complexe sidérurgique en présence de Vincent le Gouïc et Smaïl Kouadria respectivement directeur général de la Société algéro-indienne de sidérurgie et du secrétaire général du Conseil syndical. Des deux côtés, l'optimisme est de rigueur pour arriver à un accord global sur les dossiers à négocier dont la réévaluation des salaires et des indemnités diverses ainsi que les nouvelles dispositions à inclure dans la convention d'entreprise et les conditions de travail et de sécurité dans l'enceinte du complexe. Si pour le secrétaire général du syndicat, les négociations seront âpres et difficiles, le représentant de la DG estime quant à lui qu'un terrain d'entente pourrait être trouvé. Pour peu, a-t-il précisé, que les représentants des travailleurs soient logiques dans leurs approches des revendications de leur base. Au niveau des unités de production comme les laminoirs et l'aciérie à oxygène où la production a atteint son meilleur niveau ces derniers jours, on attend beaucoup de ces négociations. De nombreux travailleurs ont en effet exprimé leur souhait de voir leur situation salariale améliorée au même titre que leurs indemnités de poste. A ce niveau, on est également sensible au mot d'ordre du conseil syndical quant à relever le défi de hisser le taux de production à son plus haut niveau depuis le début de l'année. «Il ne s'agit nullement de négociations non stop sur des questions aussi sensibles que celles inscrites au chapitre des discussions que nous avons entamées. Elles se dérouleront en plusieurs étapes. Le climat qui prévaut actuellement au complexe sidérurgique El Hadjar est propice car caractérisé par le calme et une bonne reprise de la production. En tout cas, nous sommes très optimistes pour dépasser toutes les divergences qui pourraient résulter de part et d'autre. Il y va de l'intérêt de tous déclare Smaïl Kouadria, contacté quelques minutes avant l'entame des négociations. Suivies avec une attention soutenue par la direction générale du groupe leader mondial de l'acier ayant son siège au Luxembourg, ces négociations sont qualifiées de très importantes. Elles pourraient fixer pour une longue période les relations de travail entre les deux partenaires et consolider les prévisions de production pour les prochaines années, d'autant que sur ce dernier point, l'année 2010 n'a pas été bonne pour cause de grèves et mises à l'arrêt générées par différents incidents. On est loin d'atteindre, le 31 décembre prochain, la production de 1,1 million de tonnes d'acier planifiée. Négociations importantes aussi pour d'autres échéances telles que les investissements à engager dans la réhabilitation de plusieurs installations et des 1,3 millions de tonnes de production prévue pour être atteinte à l'horizon 2015. Le dossier des investissements devrait être abordé, à l'image de celui portant réhabilitation ou changement de la totalité des équipements de la cokerie. Sollicités par la direction générale pour situer avec précision l'état de cette installation, les experts n'ont toujours pas livré leurs conclusions. Il y a également le dossier de la filiale ArcelorMittal mines d'Ouenza et Boukhadra (Tébessa). Là également, il sera certainement question des 45 millions de dollars que la direction générale du groupe devait engager à partir de 2003. En 2010, bien que les mines soient confrontées depuis des années à un déficit énorme en équipement de production (compresseurs, concasseurs, broyeurs, extracteurs obsolètes), elle n'en a engagé que le tiers au grand dam des syndicalistes. Dans l'échéancier qu'ils sont appelés à élaborer en commun, les deux partenaires conviendront des différentes phases de négociations. Elles s'étaleront sur plusieurs mois. «Chaque dossier fera l'objet d'âpres discussions de plusieurs jours. Rien ne sera laissé au hasard. Nous travaillerons dans le sens de la préservation des intérêts de tous. Il ne faut surtout pas oublier que les travailleurs tiennent énormément à leur outil de production et à la perennité de la société» dira le secrétaire général du conseil syndical. Des indiscrétions proches des négociateurs estiment que seront également abordés, les dossiers des points de vente, du transfert des travailleurs en activité dans les sociétés sous-traitantes, ceux des unités extérieures et de la filiale Alfatube. En tout état de cause, toutes les négociations devront prendre fin en mars 2011.