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L'empereur fou
Caligula (12-41)
Publié dans La Nouvelle République le 04 - 12 - 2010

C. Julius Caligula, dit Caligula a régné de 37 à 41 de l'ère chrétienne. Le surnom de Caligula, sous lequel il est resté connu, vient de l'habitude qu'on lui avait fait prendre encore enfant de chausser la caliga ou la chaussure militaire de mode gauloise, pour se rendre populaire dans l'armée; les écrivains anciens le désignent fréquemment aussi par son prénom de Caius.
Période de jeunesse
Fils de Germanicus et de la première Agrippine (la seconde était sa s?ur), petit-fils d'Agrippa par sa mère, Caligula naquit soit à Antium, près de Rome, soit dans les camps de Germanie, près de Trèves, le 31 août 12 (ap. J.-C.); il était par son père de la gens Claudia, mais comme Germanicus était entré par adoption dans la gens Julia, Caligula porta le nom de Julius. Il accompagna son père en Syrie à cinq ans; après la mort de celui-ci, il revint à Rome. Tandis que les autres membres de sa famille tombaient sous les coups de Séjan, seul parmi les fils de Germanicus, il eut la fortune d'être épargné. A partir de vingt ans, il vécut à Capri auprès de Tibère, sans s'être jamais plaint des malheurs de sa famille; il s'en était consolé dans des plaisirs de bas-étage et avec l'espérance de succéder un jour à son aïeul adoptif Tibère, dont la succession lui semblait destinée depuis l'exécution de Séjan.
Accession au trône
L'historien latin Suétone raconte que Caligula tenta d'empoisonner Tibère et qu'il le fit étouffer sous des coussins, mais quoi qu'il en soit, il lui succéda en 37, à vingt-six ans.
Rarement prince fut aussi populaire au début ; les soldats aimaient cet empereur, qu'ils avaient vu enfant au milieu d'eux; le peuple reportait sur lui l'affection qu'il avait eue pour son père Germanicus, et le Sénat s'était hâté de le reconnaître seul empereur, sans tenir compte d'un autre héritier, un petit-fils de Tibère, désigné aussi dans le testament impérial. Le nouvel empereur commence par donner les plus belles espérances : il fait transporter solennellement à Rome les cendres de sa mère et de ses parents, qu'on dépose au mausolée d'Auguste. Il rappelle les bannis ; il interdit toutes les accusations pour crimes de lèse-majesté ; il refuse d'écouter les délateurs ; il remet en circulation les ouvrages historiques d'écrivains proscrits sous les règnes précédents. Par ailleurs, il publie, à l'exemple d'Auguste, le budget de l'empire ; il parle de rétablir les comices et de rendre au peuple le droit de suffrage. En même temps, il conquiert les bonnes grâces de la foule par des distributions en argent ou en nature, par la célébration de jeux extraordinaires à l'amphithéâtre et au cirque.
Le prince devenu monstre
«Jusqu'ici, dit Suétone, j'ai parlé d'un prince; désormais ce que j'ai à rapporter est d'un monstre.». Tel est le jugement de Suétone sur Caligula.
En effet, l'âge d'or de Caligula ne dura guère en effet. Le malheureux avait eu dans son enfance des attaques d'épilepsie; le huitième mois de son règne, il tomba gravement malade ; il faut croire que ces crises physiques influèrent sur son état mental, car on ne peut expliquer que par la folie les extravagances, les débauches, les cruautés dont l'incroyable énumération remplit la biographie de Suétone. Maître à vingt-six ans d'une autorité illimitée qui s'étendait sur quatre-vingts millions d'hommes, il eut le vertige de la toute-puissance ; il crut que l'empire romain était sa chose, qu'il n'avait été inventé que pour la satisfaction de ses débauches et de ses folies.
«J'ai pouvoir, disait-il, sur tout et sur tous.» (Suétone) Le mot fameux «qu'ils me haïssent pourvu qu'ils me craignent» fut comme sa devise. On l'entendit répéter : «Plût au ciel que le peuple romain n'eût qu'une tête !»
Il inaugura la série trop nombreuse des tyrans insensés et stupides qu'on trouve dans l'histoire de l'empire romain. Toute sa famille est condamnée à l'exil ou à la mort; ses incestes avec ses s?urs Agrippine, Drusilla, Livilla, ses adultères journaliers, sont un scandale sans répit. Des supplices atroces et sans motif sont multipliés contre les citoyens de tous les âges et de toutes les conditions ; il s'amuse à faire jeter un pont de bateaux de 3 600 pas entre Baïes et Pouzzoles, pour rivaliser avec Xerxès qui avait franchi de même l'Hellespont. Il donne pour vestibule à son palais du Palatin le temple de Castor et de Pollux, et il va s'asseoir lui-même entre les statues des Dioscures pour recevoir les adorations de la foule. On lui sacrifie les victimes les plus rares ; il réunit par un pont le Palatin au Capitole pour pouvoir converser librement avec Jupiter.
Rêves absurdes de gloire militaire
Le juif Philon, qui vint à Rome en 38 pour réclamer justice au nom de ses compatriotes alexandrins a laissé dans sa Légation le souvenir de toutes les folies par lesquelles Caligula voulait faire croire à sa divinité. A côté de ces extravagances, ses autres folies sont des jeux d'enfant : il fait expulser des bibliothèques Homère et Tite Live ; il monte une maison au meilleur cheval de son écurie, lncitatus. Il parle même de lui donner le titre de consul, etc. Ce fou furieux et ce malade, «qui semblait n'être au monde, suivant le mot de Sénèque, que pour montrer ce que peuvent les plus grands vices, dans la plus haute fortune», rêva même de gloire militaire. En 39, l'idée lui vint de faire une expédition en Germanie; il traversa le Rhin et fit quelques prisonniers; c'étaient ses propres soldats qu'il avait postés dans un bois. L'année suivante, il parla d'une expédition en Bretagne (Angleterre), mais il n'alla pas plus loin que les environs de Boulogne. Il fit ranger toute son armée sur le bord de la mer; et, au lieu de la faire embarquer, il lui ordonna de ramasser des coquillages pour les porter au Capitole comme les dépouilles de l'océan. Il fit aussi élever un grand phare. Il rentra alors à Rome pour célébrer un triomphe après ces beaux exploits, et pour continuer le cours de ses fureurs, car il parlait de massacrer le Sénat tout entier.
La fin d'un tyran
Quatre mois après, Caligula était assassiné. Deux conspirations avaient déjà avorté ; enfin, une troisième réussit à délivrer l'empire de ce monstre. Deux tribuns des cohortes prétoriennes, Cassius Chaereas et Cornelius Sabinus, se postèrent dans la galerie souterraine, le cryptoportique, par où l'empereur passait pour se rendre de son palais du Palatin au Forum; c'est là qu'ils le frappèrent de trente coups d'épée (janvier 41). Il avait vingt-neuf ans et régné trois ans dix mois.
«Caligula, dit Suétone, avait la taille haute, le teint pâle, le corps énorme, le cou et les jambes extrêmement grêles, les yeux caves et enfoncés, le front large et menaçant, la tête chauve. »
Il ne laissait d'autre enfant qu'une fille, Julia Drusilla, âgée de deux ans, que Chaereas fit tuer avec sa mère Caeonia. Après lui, l'empire passa à Claude, le frère de son père.
Caligula eut quatre consulats, en 37, en 39, en 40, en 41. Il avait, paraît-il, des dispositions pour l'éloquence et ne cachait pas son mépris pour les déclamations de Sénèque : c'était, disait-il, du sable sans chaux. Il avait institué à Lyon un concours d'éloquence grecque et latine les vaincus devaient faire l'éloge des vainqueurs, ils devaient aussi effacer leur propre composition avec une éponge ou même à coups de langue, à moins qu'ils ne préférassent recevoir la férule ou être jetés dans la Saône. Ce n'est pas l'idée la moins drôle de ce triste personnage dont le souvenir de monstre restera dans les annales de l'histoire romaine.


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