Il reconnaît pourtant avoir empoché en 1995, la somme dont il est aujourd'hui accusé celle de 100 000 francs. Dans une interview qu'il a bien voulu accorder à RFI, il affirme que ladite somme était destinée à l'organisation qu'il préside depuis 1988, et non à lui personnellement. Il faut le croire. Il n'est pas concerné, alors pas du tout par cette opération que l'on qualifiera de mécénat. «Il n'a jamais été mêlé à cette salle histoire de corruption. Hayatou, c'est monsieur Propre.» Voilà ce que ses proches disent de lui. De son côté, il clame son innocence, «je ne conteste pas, c'est clair», déclare le vice-président de la Fifa. Mais «ce n'était pas de l'argent qui était destiné à Issa Hayatou», ajoute-t-il. Il faut comprendre une chose, celle que beaucoup n'ont pas encore comprise. Sachez que International Sports and Leisure (ISL), la société marketing alors chargée de gérer les droits des Coupes du monde, et en sa qualité de «sponsor a cru devoir nous donner cet argent. Mais cet argent versé était destiné à la Confédération africaine de football pour son 40e anniversaire […] Les membres du comité exécutif de la CAF en étaient informés.» Hayatou affirme avoir «la conscience tranquille» par rapport à l'enquête annoncée par le Comité international olympique (dont il fait également partie). Interrogé sur la contre-partie attendue par ISL du fait que c'est elle qui détenait les droits de la commercialisation de l'événement, le président de la CAF répondra avec assurance : «Non, non, ils avaient des droits de commercialisation avec la FIFA mais pas avec la Confédération africaine de football. Je vous dis seulement dans quel contexte cet argent nous a été donné. C'est une dotation de la part d'ISL.» A une question plus directe, en l'occurrence s'il trouvait normal qu'une société privée verse des sommes en liquide à des membres, Issa Hayatou répondra : «Ils l'ont versées à la Confédération africaine de football pour pouvoir soutenir notre effort…» Quel effort ? «Celui de la fête que nous allions organiser pour le 40e anniversaire. C'est dans ce contexte que cette société nous a donné l'argent… et dans nos milieux, dans le sport, il y a toujours les sponsors, vous le savez pertinemment… Il n'y a aucune société au monde qui est à l'abri de tout soupçon concernant la corruption. Ce n'est pas seulement dans le milieu du sport. Elle existe dans le monde des affaires, dans le milieu scolaire. Dans tous les milieux, il y a de la corruption. Il ne faut pas penser que cela n'existe que dans le sport.» C'est donc un rite dans ce monde sportif. Il le dit avec force. Voilà ce qui est bien étonnant. Le dossier qui est ouvert n'est pas aussi inquiétant pour Hayatou que l'on puisse le croire puisque cela existe partout. Il est tranquille, sa conscience aussi. Ce genre de situations ne lui empoisonne pas la vie. Enfin, interrogé sur ses relations avec le président de la FIFA Sepp Blatter, Issa Hayatou déclare : «Nous nous sommes vu, nous avons causé, nous avons commenté et nous avons ri. Les tribunaux suisses ont déjà conclu. Et l'affaire est déjà classée.»