Depuis la première présidentielle pluraliste, la ligne de fracture entre le pouvoir et l'opposition ne s'est pas déplacée, le champ politique est resté figé, l'alliance ne s'est pas élargie, mais ne s'est pas érodée, l'opposition non plus ne s'est pas érodée, les émeutes n'ont pas cessé mais sont restées localisées et non portées par une volonté de renversement du pouvoir politique. En tout cas, il ne s'est pas exprimé un tel objectif. Il faudrait cependant noter que même s'il n'y a pas eu d'élargissement de l'Alliance, un élément de celle-ci a conclu une alliance avec le PT qui se trouvait et qui continue à se trouver (selon ses propos) en dehors de l'alliance dite stratégique. Ce n'est pas une reddition, mais un moyen d'introduire un doute au sein de cette dernière. On a l'impression que les regards qui se portent sur l'attente d'un changement proviennent d'abord de l'intérieur du système et ensuite de la presse qui va tenter d'y décrypter des intentions qui n'existeraient peut-être pas, attribuant ainsi une dose d'intelligence à tout ce qui s'entreprend quand la croyance existe que tous les courants internes au pouvoir interagissent pour trouver des compromis qui stabilisent celui-ci, ce qui paraît normal car quand on milite au sein d'un parti politique, on ne peut pas faire abstraction des enjeux de pouvoir. Il y a longtemps que des changements ne peuvent pas être imputés aux mutations politiques de la société mais uniquement à la volonté des courants ou clans qui agissent et interagissent au sein de la classe politique, celle qui ne doit pas sa puissance en termes d'audience aux populations, d'accéder et de stationner au pouvoir. Pourrions-nous dire que le couplage RND-PT serait à lire sous l'angle d'un élargissement indirect de l'Alliance et donc de la majorité présidentielle ? Faudrait-il que la leçon à tirer soit celle du constat que lorsque le camp du pouvoir ne s'est pas élargi, c'est l'audience du pouvoir qui en pâtit ? S. I.