La poursuite de la violence en Irak et en Afghanistan, couplée à l'illégitimité et donc fatalement à l'échec de la démarche politique sous occupation militaire, se traduit irréversiblement par la contestation de toute élection et la recrudescence des attentats. Ces deux pays s'enfoncent alors inéluctablement dans une situation de double impasse, à la fois militaire et politique, entraînant le Pakistan dans la catastrophe. Sur le plan politique, ce sont les «ethnies» qui sont manipulées avec une tendance poussée d'abord à l'autonomisation, ensuite à la rupture de la cohésion nationale et, enfin, à la revendication d'une autonomie proche de l'indépendance. Sur le plan militaire, si on prend le cas des forces armées américaines, il s'est avéré qu'il était impossible pour ces dernières de traduire leur supériorité technologique en supériorité opérationnelle, et ce n'est pas leur décision de rapatrier quelques milliers de soldats qui pourra convaincre que la situation est mieux maîtrisée et que la montée en puissance de l'irakisation et de l'afghanisation de la sécurité est une donnée qui inscrirait la violence dans la perspective prochaine de son extinction. Des indices sérieux s'annoncent toujours pour contraindre les Américains - et toute force occupante - à ressentir le besoin irrémédiable de changer de stratégie avant d'être forcés de le faire au pire moment. Il y a au moins cinq composantes diverses de la réaction. La lutte menée sur le plan strictement militaire ne peut pas aboutir à éteindre ce qu'on appelle la violence, car celle-ci est fondée sur des motivations politiques distinctes. Par ailleurs, les élections ne constituent pas la solution dans la mesure où s'expriment des divergences ethniques qui sont incompatibles avec une logique démocratique. Le système de la proportionnelle intégrale dans les circonstances d'enjeux ethniques donnera une majorité à une ethnie qui disposera de pouvoirs sur les autres. B. M.