La délégation comprendra Colin Powel, l'ex-responsable de la diplomatie américaine qui a supervisé l'accord de paix signé entre Khartoum et le Sud portant sur le référendum en question, et l'ancien envoyé spécial américain pour le Soudan, John Danforth. Si la délégation américaine de haut niveau au Soudan examinera les conditions de la tenue du référendum, il n'en demeure pas moins que l'essentiel dans cette visite s'articule autour de l'après-scrutin, surtout après le report du référendum dans la région d'Abeiy à une date ultérieure, la nomination d'un envoyé spécial américain pour le Darfour, le non-règlement des questions demeurant en suspens entre Khartoum et le Sud-Soudan dont celle du tracé frontalier en prévision de la sécession du Sud… Par ailleurs, la visite de la délégation américaine de haut niveau annoncée par des sources à Khartoum, arrive à point nommé ! Outre le référendum du 9 janvier auquel Washington a consenti des efforts en soutien à la sécession du Sud-Soudan, l'actualité politique qui prévaut à Khartoum présente un intérêt particulier. A ce propos, bon nombre d'observateurs ont averti quant aux conséquences qu'engendrerait le résultat du référendum au Sud-Soudan qui annonce d'ores et déjà la sécession. Pour Khartoum, l'après-référendum devrait être imprégné de sérénité, de paix et de stabilité entre le Nord et le Sud, mais les divergences risquent de rythmer leurs relations futures. Si les déclarations de responsables du Sud et du Nord portent sur l'intérêt commun et partagé d'assurer des relations de bon voisinage, il n'en demeure pas moins que les interférences d'autres acteurs, principalement Washington, accentuent les tensions entre le Nord et le Sud, voire même entre Soudanais du Nord. Les derniers développements de la scène politique du Nord-Soudan rythmeront de leur côté l'actualité de cette région après le référendum du 9 janvier. Il s'agit de l'appel lancé par des acteurs de l'opposition soudanaise pour «un gouvernement de transition» en réponse à la proposition du président Omar El-Bachir relative à l'élargissement de son gouvernement à d'autres forces politique du nouveau Soudan amputé du Sud. Deux propositions autour desquelles le débat politique s'articule à Khartoum et qui rythment les tractations politiques en cours, en plus du dialogue de Doha interrompu momentanément entre la délégation de Khartoum et des acteurs du mouvement rebelle de Darfour. Autant de points qu'aborderont les membres de la délégation américaine lors de leur visite à Khartoum et ce, sans perdre de vue la région d'Abeiy, riche en ressources naturelles. Le président soudanais effectue aujourd'hui une visite à Juba, capitale du sud du pays. M. Salva Kiir, vice-président soudanais, a déclaré à propos de cette visite qu'«il s'agit d'une mission historique».