Selon lui, le football africain est aujourd'hui supérieur au football du Maghreb et de l'Egypte. Les Africains font preuve d'une évolution technico-tactique remarquable ainsi que d'une ascension fulgurante de l'ambition. Est-il pessimiste Kahlaoui ? Assurément, car il pense que malgré lui, aucune équipe nationale du Maghreb ne sera en mesure de se qualifier pour la Coupe d'Afrique de 2012. Un argument fort qu'il avance : les EN du Maghreb ne constituent pas des formations offensives. La preuve est, d'après lui, dans le décodage des rencontres déjà disputées par le Maroc, l'Algérie et la Tunisie et (l'Egypte), et la démonstration au niveau des clubs a été donnée par le Mazembé TP (Congo), finaliste de la Coupe du monde des clubs. «Sans disposer de vrais attaquants et de vrais buteurs (avant-centres de métier), les équipes maghrébines resteront pour un temps à la recherche de leurs ressorts d'efficacité», nous révèle Kahlaoui pour qui, la construction d'équipes nationales viables et d'envergure est une opération de longue haleine, comme l'avait souligné à maintes reprises le cheikh Rabah Saâdane. Professionnalisme à «l'algérienne» ? Concernant le professionnalisme institué dans le pays, Kahlaoui Hamadi désapprouve la précipitation de la FAF laquelle n'aurait pas dû mettre le train en marche juste après le Mondial. Cela est en soi une bêtise, eu égard à l'absence d'infrastructures et d'encadrement technique. Comme il est constaté actuellement que des clubs sont dépourvus de vrais cadres administratifs et certains d'entre eux sont des sans domicile fixe «SDF». De plus, les dettes ne sont pas encore épongées et l'environnement des clubs est toujours négatif parce que fonctionnant avec une mentalité nuisible et périmée. Kahlaoui Hamadi trouve qu'il y a eu un semblant de bon démarrage du professionnalisme en Algérie à travers notamment les premières évolutions de la JS Kabylie et de l'Entente de Sétif dans la Coupe d'Afrique des clubs champions. Mais un tel réconfort n'aura pas assez duré du moment que le niveau a enregistré une baisse qui reste inexplicable. Malgré que la JSK et l'ESS ont prouvé la valeur du joueur local, il y a eu relâchement qui fut généré par des problèmes internes aux clubs dont ceux du financement et de l'instabilité des entraîneurs. Pour Kahlaoui, les supporters des clubs ont une part de responsabilité dans la régression parce que certains de leurs comportements «gênent» toute évolution saine. Les supporters continuent cependant de considérer les clubs comme quelque chose qui leur appartient alors que logiquement les clubs professionnels sont statutairement des sociétés de droit privé. Le statut a bel et bien changé mais les mentalités sont restées figées. Dans ce football professionnel à l'algérienne, c'est comme si les règles du jeu n'étaient pas encore claires. En attendant, Kahlaoui Hamadi propose un retour à la formation de base dans les écoles de football des clubs, à la relance des sports scolaires et universitaires, à la structuration des clubs de quartiers avec un championnat des villes et à la multiplication de terrains là où il y a des ensembles résidentiels. Relancer et promouvoir le sport passe par la réhabilitation de toutes les disciplines sportives et non pas seulement du football. Ali Benbelgacem A voir n Sport+ : Osasuna – Real Madrid à 17h