La Caixa envisage de lancer une nouvelle banque baptisée CaixaBank, qui deviendrait la première caisse d'épargne régionale à s'introduire en Bourse, répondant ainsi aux demandes du gouvernement espagnol de lever des fonds privés. Les caisses d'épargne espagnoles, qui représentent environ la moitié du secteur bancaire du pays et enregistrent un haut niveau de crédits immobiliers de mauvaise qualité, sont considérées comme un risque majeur pour l'Etat espagnol qui veut éviter de recourir à un plan de sauvetage, à l'instar de l'Irlande. La Caixa a publié vendredi un bénéfice net annuel en baisse de 13 %, à 1,3 milliard d'euros, et un ratio Tier One de 8,6 % à fin décembre. Ce taux est supérieur aux exigences du gouvernement à 8 % minimum et plus élevé que ceux des deux autres banques espagnoles cotées en Bourse, Santander et BBVA. De nombreux analystes estiment que La Caixa est la caisse d'épargne la plus apte à attirer des capitaux privés, mais certains préviennent que cette démarche sera difficile à suivre pour les autres caisses. «Les autres caisses d'épargne en difficulté subiront davantage de pression pour suivre son exemple, toutefois, nombre d'entre elles sont bien plus fragiles que La Caixa et peineront à s'engager dans une démarche similaire», apprend-on dans une note de RBS. Un analyste estime que CaixaBank, issue de l'intégration des activités bancaires de La Caixa au sein de sa filiale cotée Criteria, pourrait afficher une capitalisation boursière d'environ 32 milliards d'euros, soit à peu près équivalente à celle de Société Générale. Les caisses d'épargne espagnoles, les «cajas», sont mises sous pression par Madrid pour trouver rapidement de nouveaux capitaux et ont jusqu'à septembre pour lever des fonds auprès d'investisseurs privés sous peine d'être partiellement nationalisées.