Le premier album Harmonica a comme thème principal la «nouba Rasd eddil» agrémentée de deux pièces musicales andalouses, à l'ouverture et à la clôture, arrangées par le pianiste Nazim Souilamas. Quant au second enregistrement, Métaphore, ce dernier reprend plusieurs thèmes particulièrement le mode Sika qui n'a jamais été abordé, jusque-là, par les associations musicales. Ces deux nouveaux opus permettent, également, de découvrir de très belles voix prometteuses. Selon le vice-président de l'association andalouse El Djazira, l'association peut se targuer d'offrir ses albums plutôt que de les commercialiser. L'association a, à son actif, cinq albums dont une Nouba maya et Nostalgie, édités en 2008. Les deux récents enregistrements ont été réalisés exclusivement par les musiciens de l'association. Les inconditionnels de la musique andalouse pourront découvrir en live ces deux albums à travers deux concerts de promotion qui seront donnés les 17 et 24 février, respectivement à l'auditorium de la Radio algérienne et au Palais de la culture Moufdi-Zakaria. Pour ceux qui s'en souviennent, cette formation musicale était composée à l'origine d'un trio puis d'un quatuor et jouait des morceaux puisés du patrimoine andalou dans un esprit de musique de chambre, écartant les percussions (tar et derbouka) et laissant libre cours aux luth, violon, r'beb, kouitra et mandoline et à d'autres instruments de musique universelle. M. Bachir Mazouni a tenu à préciser que le travail d'El Djazira se distingue par l'introduction de certains instruments de musique universelle, comme le hautbois, la clarinette et la contrebasse pour donner au patrimoine andalou un habillage universel fait la particularité du travail de l'association. El Djazira est une association qui est constamment présente sur la scène artistique, axant ses efforts sur l'encadrement de jeunes musiciens. Né à Kouba, dans les années 1950, fils du musicien Mohamed Mazouni, qui était aussi professeur au conservatoire. Bachir Mazouni a intégré le milieu artistique grâce à son père. Il a débuté avec Abderrezak Mrizek en 1973. Il fut également l'élève de Ferkhadjia. Parallèlement, il prit des cours de luth et de piano universel. Il a quitté le conservatoire pour aller vivre sous d'autres cieux et «quand l'occasion s'est présentée, nous avons créé l'association Fekhardjia. Par la suite, j'ai créé El Djazira en 1993 et évolué en trio au tout début. J'ai voulu sortir du ghetto carré dans lequel est confinée la musique andalouse. C'est pour cela que j'ai créé El Djazira avec mes élèves. Nous avons évolué beaucoup plus à l'étranger qu'en Algérie, en Tunisie plus particulièrement où nous avons représenté l'Algérie durant les années 1990 pendant le mois de Ramadhan. Les choses ont évolué et j'ai créé avec El Djazira un orchestre de musique de chambre. Toujours avec ce même esprit de musique noble, savante, qui a besoin d'être exprimée d'une autre manière celle que nous avons l'habitude d'entendre...», avait confié, il y a trois ans, le musicien à la presse.