Quartier marginalisé ou victime de l'oubli, le secteur Boudraâ Salah qui regroupe 51.97O âmes, selon les chiffres du dernier recensement général de la population et de l'habitat, vit en marge du développement communal. Sa situation géographique et géologique n'est peut-être pas étrangère à ce fait car implanté à la périphérie de la grande métropole de l'Est, dans la zone rouge des glissements de terrain, ce qui rend l'espoir de mutation tout à fait aléatoire. D'où les mille et une avanies découlant de la réalité quotidienne d'un cadre de vie que les habitants du secteur n'ont eu de cesse de dénoncer, à longueur d'année. C'était donc une aubaine inespérée pour ces derniers de voir leurs problèmes mis sur le tapis et discutés sur les ondes de la radio, en présence des responsables du secteur et ceux des médias, dans l'émission hebdomadaire «forum de Cirta FM» diffusée hier. Aussi, ils ont été nombreux à intervenir en direct pour poser des questions, interroger et s'interroger sur le pourquoi de leur marginalisation et demander à quand le bout du tunnel. La misère du quartier, la situation dans les chalets Sotraco, la santé dans le secteur, la sécurité, tout a été passé en revue. Les gestionnaires et les élus ont reconnu implicitement «qu'ils ne disposent pas de l'autonomie de décision, de la force de proposition et que tout est entre les mains des autorités centrales de la commune qui dispensent avec parcimonie leur aide au secteur». Ainsi, les chiffres assez rares qu'ils ont pu révéler traduisent bien cette attitude. Et pour preuve, le secteur de Boudraâ Salah n'aurait bénéficié, cette année, en tout et pour tout, que de trois projets au chapitre de l'aménagement, à savoir: l'éclairage concernant la cité des 29 chalets, la réalisation de 11 stations de bus ainsi que la réalisation du réseau d'assainissement de la cité Benchergui. Par ailleurs, cette dernière qui souffre des constructions anarchiques et de l'habitat précaire, a vu beaucoup d'opérations d'éradication échouer sur des questions juridiques insurmontables portant sur la propriété foncière. Ce qui a provoqué la mise au frigo de la commission mixte daïra-commune chargée de la question. Mais le problème le plus discuté fut celui des chalets Sotraco datant de plus d'un quart de siècle. Ce cas qui a été, par ailleurs, soulevé plus d'une fois à cause des dangers que présentent ces habitations sur la santé de leurs occupants (plusieurs cas de maladies provoquées par l'amiante s'y sont déclarées, ceci en plus de l'état désastreux de cette cité et des chalets eux-mêmes qui menacent ruine) fut relié à celui des 356 familles occupant des logements F1 dans les immeubles de la cité et fortement débattu sous l'angle sanitaire. Les responsables du secteur affirment qu'ils assurent un suivi sanitaire quotidien dans tout le secteur, notamment à la cité Sotraco, ajoutant néanmoins que la solution générale réside dans l'évacuation des habitants, opération programmée par les autorités de la wilaya et qui a été remise à plus tard par l'opération d'évacuation du quartier du Bardo. Signalons, pour conclure, que les nombreux citoyens qui ont participé au débat au moyen du téléphone n'ont pas hésité à dénoncer l'absence de la compagnie des eaux, la Seaco et de l'APC en parlant des multiples fuites dans les canalisations d'eau potable qui aggravent encore l'état des routes fortement ébranlées par les glissements de terrain.