Ce dimanche, lors d'un meeting de soutien aux candidats socialistes aux élections régionales de la communauté autonome de Galice, à Orense, le président José Luis Rodriguez Zapatero a abordé la question de la Palestine et de l'offensive israélienne en cours contre Ghaza. Zapatero a appelé à un cessez-le-feu immédiat parce que, a-t-il dit, « Pendant que nous tenons ce meeting, il est probable que les bombardements se poursuivent sur Ghaza et mon devoir est d'exiger d'Israël un cessez-le-feu immédiat et l'ouverture du processus pour une paix forte et durable». Il a souligné que «quand seule est utilisée la force, les conséquences en sont : plus de conflits, plus de guerres, plus d'insécurité pour tout le monde». Il a ensuite, dans une claire allusion à l'opposition, martelé : « Certains ne disent rien, ne se prononcent pas, ne s'impliquent pas, ne disent pas quelles sont leurs idées. Et ceux qui n'ont ni une idée ni une position face aux grands thèmes internationaux, c'est qu'ils n'ont pas de projet politique ». Souvent critiqué par l'opposition sur sa politique étrangère, jugée décousue, et pour son « manque d'envergure internationale », Zapatero semble avoir trouvé un nouvel angle de contre-attaque. Plusieurs dizaines de milliers de manifestants dans les rues de Madrid Selon les organisateurs, ils étaient 250.000 à dire leur colère face au massacre en cours à Ghaza. Pour appeler à un arrêt immédiat et des bombardements et du blocus, les manifestants madrilènes ont repris le parcours habituel des grandes manifestations antiguerre d'Irak ou d'antiterrorisme : Plaza Cibeles - Puerta del Sol, face au siège du Gouvernement autonome madrilène. Plus de 120 organisations avaient appelé à cette manifestation : le Forum international permanent d'artistes et d'intellectuels, le Parti socialiste, la Gauche unie, le PCE, les grands syndicats et des dizaines d'associations. Parmi la foule, une grande banderole, « Le Peuple Sahraoui solidaire de la Palestine », témoigne de l'engagement de tous. Le communiqué final a été lu par l'ex-directeur de l'Unesco, Francisco Mayor Zaragoza, la journaliste Rosa Maria Mateo et l'actrice Carmen Machi, actrice vedette d'une série télévisée crevant actuellement l'écran. D'un ton et un contenu sans équivoque, le communiqué prend fin par ces mots « La Palestine vaincra ». Dominant la foule, la statue du Roi Carlos III, sans l'ombre d'un doute l'un des meilleurs rois que l'Espagne ait connu au long de son histoire mouvementée. Un roi auquel Madrid doit les réformes urbanistiques les plus radicales de son histoire. Un roi surnommé affectueusement par le peuple madrilène le Maire de Madrid. Un roi portant, pour un jour, le drapeau palestinien, dont un jeune manifestant était monté l'orner. A l'autre bout de la péninsule, à Séville, au même moment, 4.000 personnes, selon les sources policières, sont sorties pour apporter leur soutien aux populations ghazaouies. Hier, ils étaient 30.000 à envahir les rues de Barcelone. Des manifestations ont eu lieu également à Pampelune, la capitale de Navarre, à Malaga, à Palma de Majorque, à Valence et à Las Palmas, dans l'archipel des Canaries.