C'est désormais officiel. Les Entreprises de promotion du logement familial (EPLF) passent sous la tutelle du ministère de l'Habitat. C'est ce que nous avons appris hier d'une source proche du dossier. La même source précise que la décision a été prise lors de la réunion du Conseil des participations de l'Etat (CPE), jeudi dernier, à la chefferie du gouvernement et qui a examiné, outre le dossier des EPLF, plusieurs autres points. La réunion du CPE, qui s'est déroulée en présence des représentants de plusieurs ministères, notamment le département de l'Industrie et de la Promotion des investissements, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales ainsi que le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, a officiellement entériné la dissolution des EPLF qui avaient le statut juridique d'entreprises publiques économiques (EPE) depuis l'année 1997 et après avoir été de simples entreprises de wilayas depuis leur création en 1986. «La dissolution des EPLF», «la création d'une nouvelle entité sous l'égide du ministère de l'Habitat», «le transfert des actifs des EPLF vers cette entité» et «la préservation du personnel et des cadres dirigeants de ces entreprises » sont autant de décisions qui ont été prises par le CPE lors de la réunion de jeudi, avons-nous également appris. Notre source affirme en outre que la «proclamation officielle» de la nouvelle entité qui aura la charge de chapeauter les désormais ex-EPLF, sous tutelle du ministère de l'Habitat, aura lieu très prochainement à l'occasion d'un conseil interministériel. Contactés, les responsables du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme affirment qu'ils ne sont pas au courant de cette décision du CPE et ce malgré la présence d'un représentant de leur département lors de la réunion qui a lieu jeudi. En tous les cas, cette décision du CPE intervient quelques mois après les missions effectuées par des équipes de l'Inspection générale des finances (IGF) à travers les EPLF du pays. Le mois de septembre dernier, le chef du gouvernement et actuel Premier ministre avait instruit l'IGF d'éplucher les comptes de ces entreprises. Ahmed Ouyahia avait même déclaré auparavant que certains PDG d'EPLF étaient plus puissants que les ministres, ce qui avait suscité beaucoup de craintes au sein des dirigeants de ces entreprises. Ahmed Ouyahia avait, pour rappel, instruit, dans une note interne et confidentielle, le ministre des Finances afin de diligenter «sans délais» l'Inspection générale des finances pour la réalisation d'un audit de l'ensemble des EPLF en matière de biens immobiliers, mobiliers et d'avoirs financiers. Parallèlement à cela, la même note adressée également au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements ainsi que le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, intimait l'ordre « d'éviter de régulariser toute cession ou lotissement de terrain foncier détenu par les EPLF». Même si pour l'heure, le gouvernement a décidé de reconduire les dirigeants des EPLF, il n'en demeure pas moins que des enquêtes approfondies sont engagées depuis quelques mois par les services de sécurité, notamment par la Gendarmerie nationale concernant la gestion de certaines EPLF.