La situation des entreprises de promotion du logement familial (EPLF), dont les activités sont gelées depuis juillet dernier sur décision du gouvernement, sera débloquée dans quelques jours. C'est du moins ce que nous avons appris d'une source proche du dossier qui précise que les dettes de ces entreprises seront totalement épongées par le Trésor public. Il faut savoir que dans le cadre de la «restructuration» des EPLF, une société par actions (SPA) a été créée et dont le siège social est basé à Alger. La nouvelle «entité» qui englobera les 19 EPLF réparties à travers le pays sera affiliée à la Société de gestion des participations (SGP) INDJAB sous la tutelle du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme. Toujours selon notre source, la SGP INDJAB sera administrée par un conseil d'administration dont le directeur général sera désigné par le ministère de l'Habitat. Le conseil d'administration, poursuit notre source, est constitué du directeur de la promotion immobilière au sein du ministère de l'Habitat, du directeur du fonds de garantie, du directeur de l'AADL, du directeur de la Caisse nationale du logement (CNL) et du directeur de l'OPGI de la wilaya d'Oran. Le président-directeur général de l'EPLF d'Alger serait, avons-nous également appris, pressenti au poste de directeur général de la nouvelle entité. Cette proposition demeure, poursuit-on, tributaire de la réunion du CPE qui aura lieu incessamment. Certains PDG d'EPLF que nous avons joints hier se demandent déjà pourquoi restructurer les EPLF pour qu'en définitif le gouvernement décide de mettre à leur tête quelqu'un de «la boîte». Les responsables des EPLF en question ont par ailleurs critiqué le gel des activités de leurs entreprises mais aussi tout le temps passé à réfléchir à cette restructuration. Même si les 1.800 employés des EPLF n'ont pas été affectés par le gel des activités de leurs entreprises, il n'en demeure pas moins que plus de 5.000 emplois indirects ont disparu durant cette période, selon un responsable d'EPLF qui souligne que les PDG des entreprises de promotion du logement familial ne connaissent rien du sort qui leur sera réservé une fois toutes les propositions de la SGP entérinées par le CPE. Est-ce que c'est les deux ou trois PDG accusés par Ahmed Ouyahia d'être plus puissants que des ministres qui seront remplacés ou tous les dirigeants de ces entreprises qui sont concernés par des mesures conservatoires ? se demandent certains qui rappellent que nombre d'EPLF n'étaient pas déficitaires et alimentaient même les caisses de l'Etat. Quelque 150 projets sont à l'arrêt depuis la décision du gouvernement de geler les activités des EPLF, avons-nous par ailleurs appris de notre source. Un responsable d'une EPLF nous a expliqué qu'un projet de 100 logements à l'arrêt fait perdre à l'entreprise pas moins de 300 millions de DA. Le même responsable nous a assurés, hier, que le gel des activités des EPLF depuis le mois de juillet dernier a grandement profité aux entreprises privées qui ont raflé les projets et les marchés. «Depuis le mois de juillet, nous naviguons à vue, nous n'avons aucune perspective ni vision», se désole ce responsable qui ne cache pas ses craintes de voir l'entreprise qu'il dirige s'écrouler du fait de cette situation. Il faut rappeler par ailleurs que Ahmed Ouyahia, alors chef du gouvernement, avait instruit dans une note «interne et confidentielle», le mois d'août 2008, le ministre des Finances afin de diligenter «sans délais» l'Inspection générale des finances (IGF) pour la réalisation d'un audit de l'ensemble des EPLF en matière de biens immobiliers, mobiliers et d'avoirs financiers. Plusieurs équipes de l'IGF ont passé au peigne fin les comptes et avoirs de ces entreprises et ont remis leurs rapports à la fin du mois de septembre de l'année dernière. Les mêmes sources proches du dossier affirment que dans certains cas c'est la Gendarmerie nationale qui a déclenché une enquête sur certaines attributions de logements et de locaux commerciaux.