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Mauvaise passe annoncée : Le poulet couve une crise
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 05 - 02 - 2009

La crise qui guette la filière avicole et sa kyrielle de sous-traitants est une arme à double tranchant. D'abord sociale. 400.000 familles vivent de la volaille. Conséquence économique, ensuite. Les producteurs voient leurs trésoreries s'assécher et leurs bénéfices fondre. Des milliers d'aviculteurs risquent de faire une croix sur l'activité.
Avec quelque 400.000 producteurs et près d'un million d'emplois, dans les segments de l'élevage, abattage et la transformation, la filière avicole algérienne est menacée par la volatilité des cours des céréales, indispensables à l'alimentation des volailles. Ceci contraint cette économie agricole à une restructuration profonde. La volatilité des prix des produits agricoles met la filière avicole algérienne dans un univers de plus en plus incertain. Pour Le Dr Dahmani, expert en productions animales, les aviculteurs doivent s'armer. Le secteur n'a pas tiré toutes les leçons de la crise qui l'a frappé de plein fouet durant trois longues années. Le prix du maïs, intrant essentiel de l'aliment de la volaille, par exemple, a subi une hausse de 72% entre janvier et décembre 2007. Asphyxiés, les producteurs avaient appelé l'Etat à leur rescousse. Puis, les prix des céréales ont baissé, la filière souffle un peu mais sait qu'elle n'est pas sortie de la crise tant elle est totalement dépendante des importations massives de céréales nécessaires à la fabrication de l'aliment des volailles. Il y a à peine une année, les prix de l'aliment avaient donné des sueurs froides aux aviculteurs. La filière avait traversé une crise d'une extrême brutalité. Et l'heure était à la mobilisation générale avant que la garde baisse quand le prix de l'aliment baisse à hauteur de 10%. Une inquiétude à la hauteur de l'enjeu : la céréaliculture, c'est la colonne vertébrale de l'élevage algérien dans tous ses segments (lait, viandes rouge et blanche).
2010 s'annonce redoutable
La crise a frappé la filière dès 2005, et n'a cessé de s'amplifier au fil des mois jusqu'à 2008. Les premières mesures de soutien se sont vite révélées insuffisantes. Primo : les aviculteurs produisent à 95% à crédit. Secundo : les céréales, gros dévoreurs de l'investissement, sont importées et dépendent d'un marché international volatile. Le choc de 2005 et sa réplique brutale de 2007/2008 étaient d'autant plus graves que la crise est aussi globale. La filière avait lutté miraculeusement pour sa survie. Et 2010 s'annonce tout aussi redoutable : chez les producteurs, on reconnaît naviguer à vue. Les professionnels de l'élevage insistent sur la nécessité de mettre le cap sur l'incontournable céréaliculture. C'est-à-dire produire localement les céréales et les oléagineux pour assurer l'autosuffisance alimentaire de leurs élevages. Les mesures dites «d'urgence» prises par les pouvoirs publics ne sont qu'un traitement symptomatique de la crise. Les prix des intrants rentrant dans la composition de l'aliment de volaille, qui jouent au yo-yo, ont causé un énorme préjudice financier aux producteurs. Une contrainte ruineuse qui rendra salutaire la mise en place d'une véritable politique d'encouragement de la production locale du maïs et du tourteau de soja. Les aviculteurs le savent bien : créer un élevage de poulets de chair équivaut à jouer une partie de poker, tant les aléas entourant cette activité sont foisonnants et imprévisibles. Novembre 2008 : les cours du maïs et du tourteau de soja baissent sur les marchés internationaux. Le groupe public des aliments de bétail et d'aviculture (ONAB) baisse de 10% les prix des aliments destinés à l'élevage. Mais pour les experts, un rebond des céréales est envisageable dans les prochains mois. Le maïs, le blé, voire le soja pourraient voir leurs cours repartir à la hausse. Les céréales n'ont pas échappé à la dislocation générale des marchés mondiaux. Sur les six derniers mois, le maïs a chuté de 27% et le soja de près de 19%. La tonne de maïs est passée de 250 dollars la tonne à près de 166 dollars actuellement, tandis que la tonne du soja est cédée à environ 342 dollars actuellement, après avoir culminé à 395 dollars, il y a quatre mois. L'assèchement du crédit à l'échelle mondiale a fait lâcher les spéculateurs de tout bord. De plus, l'engouement général pour les matières premières n'a plus lieu d'être, en raison de la récession mondiale. Mais pour les experts, les céréales seraient les premières bénéficiaires d'un rebond car personne ne peut se passer de ces matières premières alimentaires. Plusieurs autres facteurs pourraient venir soutenir les cours. «Il y a d'abord les récoltes, qui pourraient s'avérer moins bonnes que prévu. Il faut aussi penser aux biocarburants», explique un expert.
Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, les biocarburants devraient utiliser 30 millions de tonnes de céréales en plus cette année. Le maïs, que 100% de nos aviculteurs utilisent, est en première ligne.
Menace immédiate pour la filière: la perspective de l'importation directe des viandes blanches des pays à coûts de production extrêmement faibles, à l'image du Brésil où le kilo de poulet est produit à raison de l'équivalent de 30 dinars.
Les professionnels réclament un allègement fiscal de la TVA (actuellement de 17%) et d'autres taxes sur les produits finis tels le poulet et les oeufs de consommation. «Arriver à des prix raisonnables de la volaille pour le consommateur est tributaire aussi de l'exonération des aviculteurs de ces taxes, et ce, afin de relancer cette filière et d'encourager la création de nouvelles unités avicoles», plaide le Dr Dahmani. «D'autres taxes comme celles de l'abattage ou de celles appliquées aux outils de production avicole ont favorisé la prolifération d'abattoirs activant dans l'informel où la majorité des aviculteurs préfèrent abattre leur cheptel afin d'échapper au paiement des taxes», regrette notre expert.
Novembre 2008. Le ministère du Commerce annonce un allégement fiscal de la TVA qui était de l'ordre de 17% sur les transactions de l'aliment de bétail. Aussi, cette mesure annoncée par le ministère du Commerce s'adosse à d'autres dispositions prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2008 portant exemption de la TVA sur les prix des engrais, des produits phytosanitaires et des intrants pour la fabrication de l'aliment de bétail ainsi que ceux des loyers relatifs au matériel agricole fabriqué localement (contrats de crédit-bail). Quarante produits sont censés être concernés par cette baisse.
Quelques jours plus tard, les professionnels du secteur de l'aviculture montent au créneau et affirment que cet allégement n'est pas appliqué dans les opérations d'achat par les producteurs privés d'aliment de bétail qui continuent, selon eux, de facturer la fameuse taxe sur la valeur ajoutée à hauteur de 17%. Sachant que l'Office national de l'aliment de bétail ne couvre que 20% des besoins du marché national évalués à 8 millions de tonnes/an, soit 1,6 million de tonnes seulement, 80% sont assurés par des intervenants privés.
La baisse annoncée des prix ne peut avoir les résultats escomptés sur les coûts des viandes et de l'oeuf, les opérateurs privés ne se sentant pas tenus par l'obligation de se conformer à cette disposition. Résultat : sur les étals, le kg de dinde frôle les 330 DA, le poulet affiche 300 DA le kg, tandis que le prix de l'oeuf est passé à 11 DA.


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