Quelle est présentement la situation des retraités ? Quelles sont leurs préoccupations et sur quoi portent globalement leurs interrogations ? Peut-on affirmer que les dernières augmentations et revalorisations des allocations et pensions de retraite ont eu un impact positif sur le pouvoir d'achat du plus grand nombre de retraités ? Et la Caisse nationale de retraite possède-t-elle la capacité financière pour prendre en charge les masses de nouveaux pensionnaires issus des entreprises dissoutes ? Telle est la problématique qui a été posée et débattue, hier, au cours de l'émission du Forum de la radio régionale de Constantine, à laquelle étaient invités le directeur de la CNR de Constantine, le secrétaire national de la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR), chargé de la coordination au niveau de la région Est et également responsable du bureau de wilaya. D'emblée, les questions posées par les auditeurs, qui furent nombreux à intervenir en direct sur le plateau, ont révélé la persistance d'un grand déficit en matière d'informations et d'explications sur le système de retraite globalement, des textes réglementaires qui régissent chaque catégorie de retraités, dont la grande majorité, disent-ils, est dans l'ignorance totale de ses droits. Le manque d'information est tellement criant chez certains retraités qu'un participant a affirmé que bon nombre d'entre eux «ignorent jusqu'à l'endroit où se trouve le siège local de la caisse de retraite !». Intervenant en premier, le directeur de la CNR dira que la caisse de la wilaya de Constantine procède mensuellement au règlement de 79.000 pensions de retraite, entre pensions directes au nombre de 47.000 et pensions de réversion qui s'élèvent à 32.000, le tout pour un montant global de 9O milliards de centimes, dont la plus grosse partie provient de la quote-part des cotisations perçues par la CNAS que celle-ci verse à la CNR. A ce titre, la caisse de Constantine occupe le troisième rang après celles d'Alger et d'Oran, précise-t-il. Selon ce responsable, ce montant de la quote-part est insuffisant et chaque mois il fait une demande à sa direction générale pour une rallonge de 25 milliards de centimes, puisque les rentrées de la caisse constantinoise se situent mensuellement aux environs de 65 milliards. En ce qui concerne le taux minimum de pension fixé à 10.000 dinars, plusieurs auditeurs ont démenti ce montant, affirmant toucher moins d'un million de centimes par mois. L'un d'eux dira qu'il arrive à peine à faire 7.7OO dinars. Le représentant de la FNTR interviendra pour préciser que le montant de la retraite repose sur deux principes : la durée de travail et le montant du salaire. Il en profitera pour dire que la FNTR a été instituée en 1991 à l'initiative de syndicalistes constantinois, encadrés à l'époque par le défunt secrétaire général de l'UGTA, Abdelhak Benhamouda, et compte aujourd'hui 300.000 adhérents, alors que le nombre de retraités au niveau national dépasse actuellement 1,7 million. «La mission fondamentale de la FNTR est la préservation du système de retraite, la pension étant la seule ressource de cette masse d'anciens travailleurs».