La crise qui couvait depuis plus de trois mois, au sein de l'Assemblée populaire communale d'Oran, vient d'éclater au grand jour. 27 élus sur les 33 qui siègent au sein de l'assemblée viennent d'adresser au wali d'Oran, une motion de retrait de confiance à l'actuel président de l'APC. Selon des élus de l'APC, la décision de recourir à ce retrait de confiance a été prise à l'issue de la réunion de chaque groupe d'élus des partis siégeant à l'assemblée, à savoir le FNA, le PT, le RND et une majorité d'élus du FLN, parti auquel appartient l'actuel président de l'APC. Même si des noms de certains élus circulent depuis hier comme potentiel futur maire d'Oran, dans les coulisses de l'hôtel de ville, on parle surtout d'un retour de l'ex-président d'APC Boukhatem à la tête de l'assemblée. Selon nos sources, les signataires de la motion justifient leur recours au retrait de confiance, entre autres, par «le blocage au sein de l'assemblée, une mauvaise répartition des tâches entre les élus, et la dégradation de la situation au sein de la commune». Nos interlocuteurs indiquent que l'assemblée extraordinaire pour la désignation du futur président de l'APC se tiendra en début de semaine prochaine, et que la décision de mettre un terme aux fonctions de l'ancien maire par le wali d'Oran devrait intervenir au plus tard aujourd'hui. Contactés par nos soins, un élu proche du maire, et ne figurant pas parmi les signataires de la motion de retrait de confiance, a affirmé que pour l'instant (Ndlr : hier matin), le maire n'a reçu aucune décision de la part de la tutelle. Un autre élu, considéré comme faisant partie du cercle proche du président de l'APC, a affirmé pour sa part qu' «il s'agit d'un complot mené par un groupe d'élus, touchés par des mesures prises par le maire pour une meilleure gestion de la collectivité». Il y a lieu de rappeler qu'en début d'année, une première tentative de retrait de confiance avait déjà été menée par un groupe d'élus et il aura fallu l'intervention de certains «sages» du FLN, qui avaient réussi à étouffer la contestation dans l'œuf. Mais, depuis le mois de mars dernier, et plus précisément au lendemain de «la mise au point» du wali lors d'une réunion regroupant le premier responsable de l'exécutif avec les élus et les cadres de la commune, des rumeurs circulaient sur l'éventualité d'un retrait de confiance au maire juste après les élections du 09 avril. Le 22 mars dernier, le wali d'Oran avait réuni l'ensemble des élus de l'APC et les directeurs des divisions et services de la commune d'Oran pour une «mise au point» sur la gestion de la collectivité qu'il n'avait pas hésité à qualifier de «désastreuse». Le premier responsable de l'exécutif n'avait pas caché sa colère, repprochant aux gestionnaires locaux, leur «laxisme» et leur «attentisme» face à la dégradation du cadre de vie des citoyens. «Si une telle situation persiste, je n'hésiterai pas à retirer tous les projets à la commune et les transférer aux services de la wilaya », avait affirmé le wali. Ce dernier avait rappelé aux présents que les conflits qui persistent entre élus et administration ont fini par se répercuter négativement sur la gestion de la commune. Il avait insisté sur la nécessité d'assainir la situation et de se mettre au travail pour le bien de la ville. Parmi les problèmes soulevés par le wali, la gestion des marchés qui est à l'origine des retards enregistrés dans le lancement de plusieurs projets structurants. Sur ce point précis, le wali avait exigé des explications sur les raisons qui empêchent les différentes commission de l'APC (commission des marchés, d'évaluation... etc.) de siéger et partant de mettre sur rails des projets, inscrits au profit de la collectivité depuis plusieurs mois. Le premier responsable de la wilaya s'était aussi attardé sur la distribution des tâches entre les élus, signalant à ce titre que cinq ou six élus se sont accaparés toutes les tâches. Outre le conflit entre élus et administration et la gestion des marchés, le wali avait dressé un tableau noir de la situation de l'hygiène, des routes, de l'éclairage public.