La brève « trêve » des élections présidentielles observée par les syndicats autonomes semble consommée. Le front social bouillonne et un retour à une radicalisation de la contestation paraît désormais inéluctable. Après les hospitalo-universitaires et les praticiens de la santé publique, la coordination nationale des adjoints de l'Education nationale annonce une grève nationale pour les 5 et 6 mai prochain, sanctionnée par un rassemblement de centaines de délégués de trente wilayas devant le siège du ministère de tutelle. L'annonce a été faite hier matin dans un point de presse tenu à Alger par les cadres syndicaux de cette coordination sous la bannière du Syndicat national des travailleurs de l'Education (SNTE). Ce retour à la contestation est justifié, selon les syndicalistes, par le « statu quo imposé par la tutelle face aux légitimes revendications » de cette frange. «Les négociations avec le ministère sont dans l'impasse », regrette le chargé de l'organique de cette coordination. Les syndicalistes affichent une détermination à toute épreuve tout en promettant un durcissement du mouvement dans les prochaines semaines. « Nous sommes décidés à aller plus loin dans ce mouvement », lâche un syndicaliste. Par « durcissement », la coordination veut parler d'une grève illimitée jusqu'à l'aboutissement de toutes ses revendications et en particulier, la reclassification de cette frange déclassée à la catégorie 7 par le nouveau statut particulier. « Nous nous préparons à un boycott de la prochaine rentrée des classes », confie un syndicaliste. Pour revenir au rassemblement annoncé pour le 6 mai prochain devant le siège du ministère de tutelle, la coordination veut faire une démonstration de force en mobilisant plus d'un millier de délégués de trente wilayas. « Chaque coordinateur de wilaya sera accompagné d'une cinquantaine de délégués pour assister à ce rassemblement », révèlent les syndicalistes. La revendication essentielle des adjoints de l'Education nationale est la révision du statut particulier avec une classification de ce corps à la catégorie 10 au lieu de 7 actuellement et le droit à la promotion au poste de surveillant général, lit-on dans le communiqué de cette coordination. Elle revendique également l'ouverture de cycle de formation pour le recyclage des adjoints de l'Education et la suppression de la permanence des vacances scolaires. Il s'agit aussi de la réduction du volume horaire de 36 heures à 28 heures par semaine. La coordination avait organisé les 16, 17, 18 et 19 novembre dernier une grève nationale pour exiger la satisfaction de ces mêmes revendications.