Parti politique ou association nationale, le mouvement pour la prédication et le changement a finalement opté pour le second choix. La décision a été prise à l'issue de la réunion du madjliss echoura national du mouvement, tenu vendredi dernier. Néanmoins, et selon des membres influents du mouvement, il ne s'agit là que d'une étape, qui précède la création d'un parti politique. Le chargé de l'organique au sein du mouvement, M. Salem Cherif, contacté hier, confirme cette thèse et affirme que le madjliss a laissé la porte ouverte aux consultations autour la création d'un parti politique. «C'est sûr qu'en fin de compte, nous irons vers la création d'un parti politique», affirme notre interlocuteur. Ce dernier signale que le recours à la création d'une association n'est pas fortuit, mais plutôt dicté par un impératif lié directement à la révision prochaine de la loi sur les partis politiques. «Nous sommes contraints d'attendre les nouvelles dispositions inhérentes à la création des partis politiques. Il est préférable de ne pas s'aventurer car nous n'avons aucune garantie quant à l'acceptation ou non de notre demande d'agrément. Nous déposerons un dossier conforme aux nouvelles dispositions pour éviter tout rejet de notre demande», assure M. Salem. Ce dernier a, d'autre part, tenu à démentir l'existence de contacts entre les leaders du MSP et ceux du mouvement pour la prédication et le changement, en vue d'une rencontre de réconciliation. «Ce ne sont que des paroles rapportées çà et là, il n'y a aucune initiative», souligne le chargé de l'organique. «Il faut faire le distinguo entre initiatives et manoeuvres (Moubadara et Mounaouara), pour nous le dossier MSP c'est du passé», précise M. Salem. Concernant la restructuration du mouvement, notre interlocuteur indique que l'opération a été achevée au niveau de l'ensemble des wilayas, ce qui a permis la tenue du madjliss echoura en présence des représentants de ces wilayas. M. Salem affirme en outre que des cadres et militants démissionnaires du MSP continuent de rallier le mouvement, les derniers en date sont ceux de la wilaya de Tindouf. Des membres du madjliss echoura, contactés par nos soins, affirment que toutes les dispositions seront prises pour que ce parti soit présent sur la scène politique dès les prochaines échéances électorales. Nos interlocuteurs ambitionnent de jouer un rôle important sur l'échiquier politique, affirmant posséder les atouts qui leur permettront d'être une force politique incontournable. Dans le communiqué rendu public à l'issue de son conseil national, le madjliss echoura du mouvement de Menasra annonce la création d'une association nationale et rappelle les raisons de ce choix. Le communiqué signale que les débats du madjliss ont tourné autour du rapport d'activité du bureau national, l'évolution de la situation politique et sociale du pays et le choix entre la création d'une association nationale et un parti politique. Il y a une vingtaine de jours, le chef de file des dissidents du MSP, M. Abdelmadjid Menasra, qui animait une conférence de presse à Oran, avait affirmé qu'en application de la loi, on ne peut refuser un agrément à un parti qui répond aux critères exigés. «Nous veillerons au respect de la loi et à réunir toutes les conditions qui nous permettront d'obtenir cet agrément, nous espérons seulement que le ministère de l'Intérieur applique la loi», avait déclaré Menasra, en réponse à une question sur l'éventualité d'un rejet d'une demande d'agrément. Le même intervenant avait souligné à l'occasion qu'il n'avait aucune garantie de quelque personne que ce soit. «Notre seule garantie c'est la loi, il se pourrait que le ministère retarde l'échéance, mais je ne pense pas qu'il puisse nous refuser l'agrément si nous répondons à tous les critères exigés», a assuré Menasra.