Une très forte pression pèse ces derniers jours en matière de demande de passeports, a-t-on pu constater au niveau des services de la daïra de Constantine, où les guichets sont pris d'assaut à longueur de journée. Certains demandeurs affichaient tout leur mécontentement face au retard accusé pour l'établissement de ce document de voyage, souvent réclamé en urgence en pareille période, coïncidant avec les départs en vacances. «Cela fait deux mois que j'ai déposé mon dossier, et j'attends toujours qu'on me remette mon passeport», nous déclare un jeune, la mine renfrogné, devant les guichets chargés de la remise des passeports. D'autres encore insisteront sur ce «fâcheux retard» dans la remise du document en question, qui provoque beaucoup de désagréments, allant jusqu'au report, ou parfois l'annulation pure et simple de voyages programmés. «C'est pas possible, j'ai déposé mon dossier au mois d'avril, afin d'éviter ce genre de mauvaise surprise, malheureusement je suis encore coincé, plus de deux mois après cette formalité de dépôt du dossier en question, à attendre la remise de mon passeport », se lamente un autre jeune homme. Au niveau des guichets, l'agent imperturbable procède automatiquement à une vérification dès qu'on lui remet le talon du passeport, puis le remet à l'intéressé accompagnant son geste par la formule « pas encore prêt ». Les citoyens concernés se trouvent ainsi désemparés, ne sachant plus à quel saint se vouer. Par impatience, les demandeurs de passeports suivent souvent le cheminement des étapes administratives nécessaires à son établissement (entre la daïra et les services de sécurité), et ont pu de ce fait cerner la problématique: « c'est au niveau de la daïra que se situe le blocage », dénoncent en choeur les concernés. N'ayant pas d'autres éléments d'explication à propos de ce retard, les concernés pointent « injustement », selon un cadre de la daïra, un index accusateur sur l'administration, coupable à leurs yeux de tout leur malheur. «Le citoyen ignore que nous sommes confrontés à une véritable pénurie de ce document de voyage, pénurie qui contraint à baisser la cadence d'établissement des passeports, entraînant irrémédiablement des retards dans sa confection pour des raisons hors de notre volonté », dira-t-il. Le directeur de la Réglementation et des Affaires générales (DRAG) confirmera « qu'il existe effectivement un déséquilibre immense entre la demande de passeports et la disponibilité du document en question». Dans ce contexte, il précisera que «près de 16.000 passeports sont remis à leurs titulaires durant cette période estivale par la daïra de Constantine, alors que les services centraux ne nous remettent qu'un quota de 2.000 passeports par mois, soit 24.000 documents de voyage par an ». Ajoutant que « l'administration a introduit plusieurs demandes, sollicitations, pour lever ce seuil au moins à 30.000 passeports par an, mais vainement». Notre interlocuteur nous avouera «qu'il est conscient de tous les problèmes causés par les retards dans la remise des passeports, et qu'il serait très satisfait si les services concernés consentent à augmenter le quota actuel. Franchement, cela éviterait beaucoup de tracasseries, telles les interventions des uns et des autres, ou autres passe-droit, qui découlent de cette situation». Notons que la tension sur les passeports risque de s'accentuer davantage dans les prochains jours, notamment à l'approche des départs vers le Hadj, la Omra du mois de Ramadan...