Une totale dépendance à l'égard des prix du pétrole et une poursuite à la hausse des importations. Rien de nouveau sous le ciel de la structure de l'économie algérienne dans les chiffres du commerce extérieur publiés par le Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) des douanes. Les deux tendances lourdes - celles qui poussent le gouvernement à mettre en avant une forme de «patriotisme économique» - sont parfaitement illustrées dans les chiffres des cinq premiers mois 2009. Des exportations qui ont atteint 16,38 milliards de dollars durant les cinq premiers mois contre 30,36 milliards de dollars durant la même période en 2008. La baisse des recettes, due à la chute des prix du pétrole, a été de 45,99%. Cette baisse des recettes n'a pas empêché les importations de croître de 6,73% pour atteindre 16,28 milliards de dollars au cours de la même période. Pour le mois de mai 2009, l'excédent commercial a été de 455 millions de dollars, contre 3,37 milliards de dollars en mai 2008. Les exportations on atteint 3,76 milliards de dollars, en nette diminution de 42,90%. Les importations ont augmenté de 2,89% pour totaliser 3,31 milliards de dollars. Les inquiétudes gouvernementales quant à l'alourdissement de la facture des importations n'ont pas eu d'effet sur la tendance. L'écart entre les excédents de la balance commerciale pour les cinq premiers mois 2008 et ceux de 2009 est particulièrement édifiant. Cet excédent s'est littéralement réduit comme peau de chagrin, passant de 15,99 milliards de dollars à 591 millions de dollars. Un reflet des cours pétroliers Il ne faut pas chercher très loin les causes de ce plongeon: l'effondrement des prix de pétrole. Et comme l'Algérie n'exporte pratiquement que des hydrocarbures - 97,06% de la valeur globale - la baisse des prix et de la demande s'exprime crûment. La dépendance aux hydrocarbures est absolue. Les cours du pétrole constituent le facteur déterminant, quasi unique, pour l'évolution de l'économie du pays. Tous les chiffres comparés des cinq mois de 2008 et de 2009 sont le reflet d'un baril qui est passé d'une moyenne de 110 à 52 dollars. L'éternel constat de la prédominance des hydrocarbures s'accompagne, comme d'habitude, de la confirmation que les exportations hors hydrocarbures ne sont pas près de décoller. Elles ont laborieusement atteint la valeur de 497 millions de dollars, soit 2,94% du volume global des exportations. Selon les chiffres du CNIS, ces exportations sont constituées par le groupe «demi-produits» (1,91%) pour 323 millions de dollars, les «produits bruts» (81 millions de dollars), les »biens alimentaires» (58 millions), les «biens de consommation» (18 millions de dollars) et les «biens d'équipements industriels» (17 millions de dollars). Importation illimitée En définitive, même s'il faut tenir compte du manque de dynamisme des acteurs de l'économie nationale, ces chiffres montrent surtout qu'on n'a pas beaucoup de choses à exporter. En contrepartie, l'importation semble illimitée. L'ouverture du marché national, notamment à travers l'accord d'association avec l'UE, n'a pas eu l'effet escompté en matière d'afflux des investissements. Les importations ont par contre explosé. Pour les cinq premiers mois de 2009, le CNIS constate une hausse de 27,23% des produits destinés aux équipements industriels qui passent de 4,89 milliards de dollars à 6,22 milliards. Les biens d'équipements agricoles ont été de 77 millions $ ( 14,93%), les demi-produits ont augmenté de 11,44% pour atteindre les 4,23 milliards de dollars. On enregistre néanmoins des baisses. Celle du groupe énergie et lubrifiant a été de 155 millions de dollars contre 219 millions de dollars (-29,22%), les produits bruts ont été de 457 millions (-17,47%), le groupe alimentation de 2,69 milliards de dollars (-14,79%), les biens de consommation ont été de 2,42 milliards (-4,75%).