Se plaignant de conditions de travail difficiles et de l'absence de prise en charge de leurs problèmes socioprofessionnels du fait de l'inexistence d'une représentation syndicale, les travailleurs des gares et trains de la région de Constantine, dont un groupe nous a rendu visite, disent «être dans le désarroi total, attendant que le mur de silence dressé devant leurs revendications soit brisé et celles-ci satisfaites. «Si cette situation perdure encore, nous serons obligés d'aller vers la contestation que la majorité des travailleurs réclame», assure un membre du groupe. «Ces travailleurs ne demandent ni plus ni moins aux instances locales de l'UGTA que le renouvellement de leur section syndicale, dont le mandat a expiré il y a environ trois ans. Les nombreuses démarches faites au début de cette année auprès de l'équipe actuelle de l'union locale centre ont abouti à la promesse que des élections pour la désignation d'une nouvelle section syndicale seront immédiatement organisées après les élections présidentielles du 9 avril dernier», affirme ce groupe de cheminots, parmi lesquels figurent des membres de la section syndicale dont le mandat a expiré. Et d'ajouter qu'«il est regrettable qu'à ce jour, on soit toujours dans l'attente de la mise en application de cette promesse», ont-ils déploré, soutenant que le travail devient dans leur secteur très pénible et que le manque d'outils de travail et d'équipements spécifiques rend leur sécurité aléatoire. Aussi, la persistance d'une telle situation amène les travailleurs de ce secteur sensible à penser sérieusement à l'organisation d'une grève, «seul moyen pour essayer de débloquer la situation et faire aboutir leurs légitimes revendications», selon eux. Le secrétaire général de l'union locale centre de l'UGTA de Constantine, M. Nouar, questionné à ce sujet, explique que dans ce cas, l'organisation d'une assemblée générale élective des travailleurs pour le renouvellement de la section syndicale appartient aux membres de la section dont le mandat a expiré, aux travailleurs eux-mêmes ou, à défaut, à la direction de l'unité. Ensuite, une proposition de date est transmise à l'organisme syndical centre pour présider à l'assemblée générale élective et à l'installation de la nouvelle structure élue. Ainsi, le responsable syndical a assuré que la balle se trouve dans le camp des travailleurs des chemins de fer.