Lorsque plusieurs arbitres et non des moindres ont été écartés au cours de la saison écoulée, les commentaires sont allés bon train. Il est vrai que l'arbitrage a été et demeure un volet sensible dans le football. Tout comme dans le jeu à onze, dans l'arbitrage, il y a beaucoup d'appelés mais peu d'élus. Ceci dit, l'arbitre qui officie en divisions inférieures dans certaines localités a autant, sinon plus de mérite que son collègue exerçant dans une rencontre d'élite, où les conditions de sécurité sont bien meilleures. Nous avons eu la chance de rencontrer le président de la CCA, Belaïd Lacarne. Engager un entretien avec lui est en même temps un plaisir et une expérience enrichissante, car il maîtrise parfaitement le sujet qui a fait sa notoriété. Sollicité une fois de plus par la fédération, Belaïd Lacarne semble en tout cas déranger certains cercles, qui éprouvent sans doute un malin plaisir à «l'annoncer» comme démissionnaire, sous prétexte d'un prétendu conflit avec le président de la FAF. Ce sont bien évidemment des affabulations de personnes aux buts inavouables. Heureusement, Belaïd Lacarne n'a guère fait cas de ces provocations, préférant se concentrer sur sa lourde tâche de président de la commission centrale d'arbitrage. Il commencera par dire: «Il faut des changements et la CCA va mettre en place une administration capable de prendre en charge la gestion administrative et logistique de l'arbitrage. Cette structure doit mettre en oeuvre l'application des décisions prises par la CCA. Le point le plus important, c'est bien sûr la gestion de l'arbitrage. Le même schéma organisationnel va être mis en place au sein des ligues régionales et, dans un second temps, au niveau des ligues de wilaya. A cet effet, il sera fait appel à nos meilleures compétences nationales, et celles-ci existent. Il faut savoir que le président Raouraoua est favorable à cet investissement et s'est déclaré prêt à mettre les moyens pour l'arbitrage. Je pense qu'il faut profiter de cette vision du premier responsable du football pour aller de l'avant et mettre en place des structures modernes, comme cela se passe ailleurs dans le monde». Séminaires Lacarne est intarissable dans son domaine et ajoutera que l'arbitrage ne doit pas dépendre de deux ou trois personnes. Ce sera en fait un ensemble de techniciens capables d'élever le niveau technique des arbitres, toutes catégories confondues. La FAF et la CCA vont mettre en place un panel de 12 formateurs qui seront chargés d'appliquer un programme fort ambitieux pour la saison 2009-2010. Les jeunes talents seront suivis de près au niveau des ligues régionales. Belaïd Lacarne précisera «qu'un plan est établi sur deux années. Les formateurs seront accompagnés par une demi-douzaine de préparateurs physiques. Il y aura des stages un mois sur deux. Je reconnais que c'est un programme ambitieux, mais mon voeu le plus cher est de mettre en place une nouvelle génération capable de gérer l'arbitrage car, pour ce qui nous concerne, nous sommes appelés à passer la main. Il y aura des séminaires, des tests physiques et des épreuves. C'est la ville de Ghardaïa qui donnera le coup d'envoi les 28 et 29 juillet prochain. Relizane et Sétif prendront le relais les 1er et 2 août alors que le dernier séminaire se déroulera à Alger les 3 et 4 août». Nous avons appris que trente arbitres d'élite seront appelés à développer certains thèmes d'actualité comme la gestion de la main courante, la reprise de jeu tardive, ainsi que les fautes comme «tenir un adversaire». Un petit opuscule concocté par le président de la CCA précise les sanctions à prendre dans ces cas spécifiques. Ce dernier nous a informés qu'une grande rencontre est prévue avec les entraîneurs des divisions une et deux, «car il y va de l'intérêt du football et de l'arbitrage. Avec ces staffs techniques, nous développerons les mêmes thèmes qu'avec les arbitres. Pour être plus précis, on discutera du comportement des entraîneurs dans la surface technique et lors des hors-jeu. Des évaluateurs seront chargés d'observer les prestations des arbitres. Si le referee donne satisfaction, il est logiquement désigné. C'est aussi simple que ça. Après celui des formateurs et celui des préparateurs physiques, c'est donc un troisième corps qui sera sur le terrain. En conséquence, toute décision prise ne peut être que collégiale. Les arbitres doivent savoir qu'il y a un contrôle strict et que toute performance insuffisante entraînera de facto des conséquences», dira-t-il en conclusion. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les directeurs de jeu et leurs assistants sont prévenus. A eux de saisir leurs chances de gravir les échelons, source de nombreuses satisfactions morales et matérielles.