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Retour au match
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 10 - 12 - 2009

A chaque fois que l'envie nous en prend de passer à autre chose, le sujet s'impose de lui-même et ne laisse aucune autre discussion s'installer confortablement, sans faire référence à l'événement le plus important de l'année et même de plusieurs années. La tripartite au rabais dont on attendait tant et menée tambour battant, ressemblant à cette fameuse montagne qui accouche d'une souris au forceps, avec des promesses radines que personne ne croit ? Le sommet de Copenhague censé remettre de l'ordre dans le climat et dans la relation entre les nations, mais qui n'est qu'une prothèse de plus pour la survie du libéralisme et du système qui le sous-tend ? La grippe porcine au sigle complexifié pour faire peur, au bénéfice des laboratoires et qui passera bien un jour avec quelques dégâts attendus du côté des plus pauvres ? L'affaire Khalifa dont le report arrange bien des intérêts et des personnes au sommet de la pyramide ?
Non, l'événement qui occupe l'espace du débat c'est encore le football et le feuilleton de la qualification de l'équipe nationale. Il est important, voire urgent, de constater que c'est un événement qui a donné naissance à un débat structurant pour une fois. Qui a ouvert le champ de l'expression à différents acteurs aussi bien dans le monde universitaire, mis en léthargie jusque-là, que celui du témoignage d'une Histoire mal narrée, car confisquée pour la seule rente des commerçants de la mémoire collective. Les langues se délient et on apprend des segments tus par nécessité de service, quant à la relation incestueuse que notre pays a eue avec cette Egypte dénudée de tout fondement et adultère par sous-titrage d'un film inachevé, resté en boîte trop longtemps. On apprend que l'Egypte n'était qu'un film en noir et paire, une sorte de casino sous label pharaonique avec ses secrets de polichinelle, enfouis sous des pyramides, qui attirent plus les petits trafiquants de pièces archéologiques que des scientifiques à la recherche de vérités historiques.
Pour les générations actuelles qui ont adopté une musique «tchactchac» comme unique sonnerie de la téléphonie mobile et qui semblaient endormies par nos berceuses faussement nationalistes, la révolution est faite dans leurs juvéniles têtes. Elles savent désormais que le mariage d'amour n'était qu'un mariage d'intérêt où l'amour emprunte le chemin des sous, jusqu'à épuisement des puits de pétrole et des langues mortes. Le plus étonnant vient de révélations qui nous apprennent que l'Egypte est le seul pays qui a refusé de jouer avec l'équipe du FLN durant la guerre pour l'indépendance. Pour conserver une possibilité de leadership face à la France. Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour mettre sur le tapis de telles informations et jusqu'à quand faut-il attendre que les morceaux de notre Histoire soient recollés ?
La deuxième révélation apprend à l'opinion publique que Nasser s'était débarrassé de ses frères musulmans en 62 sous le couvert de la coopération technique dont l'Algérie avait besoin pour relancer l'appareil scolaire. On comprend mieux ainsi la poussée intégriste, ses origines et sa provenance. On comprend ainsi comment l'école algérienne a été prise en otage pour la diffusion d'idées «fraternistes» qui ont fini leur course dans la fratrie algéro-algérienne. La troisième révélation vient du père de «Chronique des années de braise», la palme d'or du festival de Cannes, Lakhdar Hamina, qui fait état de graves dérives du régime nassérien au début de l'indépendance et où l'on apprend par sa plume que les armes déposées en Egypte durant la guerre ont été détournées sous prétexte d'un faux accord avec Ben Bella. Que Fethi Dib le saint patron des Moukhabarat n'était qu'un intrus à l'origine de déboires qui se seraient soldés par la mise à l'écart des cadres de l'ALN, laissant croire que l'assassinat de Abane ne lui était pas étranger. Faut-il comprendre aussi que l'assassinat de Mohamed Khemisti par un twister n'était en fait que la résultante de ses conclusions objectives à son retour d'une tournée dans les pays arabes ? Faut-il remettre en cause carrément la nature des relations algéro-égyptiennes y compris sous Nasser ?
Brisure d'un rêve d'une grande nation arabe chère au défunt Raïs et vers lequel nous ont entraînés naïvement ou par stratégie nos baathistes aujourd'hui silencieux ou tentant de faire renaître le feu d'une cendre ? Naïvement ou par stratégie ? Maintenant que nous avons commencé à comprendre il faut aller jusqu'au bout. Ce que l'on peut reprocher à Lakhdar Hamina comme à tous ceux qui se sont tus pendant longtemps, c'est justement de profiter de cette occasion pour déverser publiquement ce qui aurait pu nous faire prendre bien des raccourcis et économiser nos énergies. C'est d'attendre un match de football qui a failli tourner à notre désavantage pour s'apercevoir de cette fausse fraternité qui nous a fait faire bien des concessions à l'Egypte. C'est de cautionner par leur présence un festival du film arabe d'Oran où des danseuses se sont érigées au rang de jury. C'est de se laisser absorber par la danse du ventre par protocole opératoire ou par plaisir inépuisable.
Ce que l'on peut leur reprocher c'est de dormir des années durant pour s'apercevoir au réveil bruyant par tir au but, que la berbérité est aujourd'hui un luxe dont ne peuvent jouir que ceux qui y ont cru des années durant et qui se sont battus contre une fausse arabité au risque de se faire cataloguer en «Hizb França». Une arabité de la soumission, celle-là même qui fait flotter le drapeau israélien en terre pharaonique comme un pardon exprimé par l'Histoire égyptienne aux douze tribus d'Israël. Quant à nous ici bas nous nous contenterons de notre «Vent des Aurès» pour respirer l'air des maquis et tentons de transmettre à nos enfants y compris ce que nous n'avons pas vécu comme ce qu'a pu vivre monsieur Lakhdar Hamina, qui a réalisé l'une des plus belles fresques du cinéma algérien. Et que si le temps passe sur la mémoire il ne la détruit nullement sauf par le silence. Un scénario à écrire et surtout à réaliser en guise de rupture avec un mensonge injuste envers les générations actuelles et une réconciliation avec notre Histoire sans avoir besoin de passer une fois de plus par Le Caire ou ailleurs, pour aller quelque part chez nous. Le vrai match à gagner c'est contre nous-mêmes qu'il faut oser le jouer avec un avantage sérieux pour les jeunes qui n'ont rien à se reprocher et qui l'ont prouvé un certain 18 novembre.


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