« On ne trouve pas, en Algérie, un enseignant universitaire qui puisse donner des cours dans la communication en langue anglaise», c'est l'un des constats négatifs de l'état des lieux de l'apport du LMD dans les langues étrangères. C'est dans le but de tenter de corriger des lacunes du système d'enseignement du LMD dans les langues étrangères qu'un colloque international a été organisé avant-hier à l'université de Boumerdès. Le bilan et les perspectives de cet aspect du LDM ont été traités par bon nombre d'enseignants algériens et français, venus de différents horizons mais impliqués directement dans les programmes de diffusion des cours de langues étrangères indexés sur le système LMD. Monsieur Rezzik Mohand Akli, enseignant de civilisation comparée à l'université de Boumerdès, a présenté une introduction à ce colloque, fort intéressante, en disant que «l'adoption du système LMD en Algérie intervient au moment où il est question d'échanges croisés entre le Nord et le Sud, car il y a des regroupements culturels et philosophiques qu'il faut prendre en compte, à l'image de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Aussi, on a besoin d'un système qui puisse nous permettre de parler de notre culture en langue étrangère et nous avons besoin aussi de ce même système qui va nous permettre d'absorber et de comprendre l'autre et donc, le LMD va nous fournir cette marge intellectuelle et cet espace didactique autonome de façon à tissuer nos propres programmes à notre manière». Pour sa part, Mme Kerdas chef de département «il ne faut pas se cacher la vérité, il reste beaucoup à faire dans le domaine de l'apport du LDM dans les langues étrangères»', citant au passage le nombre restreint d'enseignants en langues étrangères, le manque de moyens pédagogiques notamment dans l'enseignement des TIC etc.. D'autres intervenants se sont penchés sur les objectifs d'un enseignement des langues renouvelé dans l'enseignement supérieur, un sujet développé par Françoise Barthelemy de l'université «Paris 12» qui a mis en évidence «les compétences de compréhension orale et écrite et d'expression orale et écrite également à la fois généralistes. M. Benouaz Mohamed Seghir de l'université de Mascara s'est étalé sur le thème de «la place du français en 1ère année sciences techniques et sciences de la matière du système LMD au niveau du centre universitaire de Mascara». Selon son analyse linguistique linéaire du campus de 1ère année sciences techniques et sciences de la matière, il a établi un préférentiel pertinent pour accompagner l'étudiant formé en langue arabe et destiné à suivre en langue française. M. Benouaz est arrivé à la conclusion qu'un plan de formation en français comme langue de spécialité doit être établi lequel sera adopté à chaque discipline scientifique enseignée à l'étudiant de 1ère année sciences techniques et sciences de la matière. D'une manière générale, les responsables de l'organisation de ce colloque comptent arriver à des recommandations finales qui prendront en charge les préoccupations des uns et des autres, tout en se focalisant sur les voies et moyens à mettre en oeuvre par la réussite de toute entreprise menant au changement des méthodes d'enseignement des langues étrangères en Algérie. Il est même projeté de confectionner un modèle algérien adopté aux spécialités culturelles et civilisationnelles des Algériens.