Ya liyam, ya liyam, tu as l'art de mettre sous les projecteurs, ceux qui se tenaient cachés dans les coulisses en temps durs. Quand il ne faisait pas bon clamer ses principes. Il a fait partie de ceux-là. «Il a préféré être un opportuniste et flotter, que couler à pic avec des principes autour du cou. Pour flotter, il a vraiment flotté au-dessus du lot. Il s'est présenté sur toutes les listes en queue et en tête, jusqu'au jour où il fit l'unanimité de ses employeurs qui ont décidé de le faire élire. Elu pour quelques années fermes. Il se la coulait douce. Il coulait de beaux jours, entre une inauguration, cérémonie et zerda zradi. Très cool, koul ya khouya, koul ya oueldi, jusqu'en fin de mission... Il ne fait plus l'unanimité. Il a eu beau se montrer coulant comme les fromages quand ils sont fait, oualou. La décision est prise: terminus, à terre minus ! Se retrouver rien après des années fermes de loyaux services n'est pas évident. Ouine les bousboussades, les « bonjours précédés d'un Si mielleux ». Ouine les courbettes des courtisans de tous ces ans passés à servir l'Etat et les tas d'amis ? Il est sans boulot. Il coule. Il coule et appelle au secours l'entrepreneur qu'il avait aidé. Il coule. Il cherche l'ami du boulot. Il coule. Il rencontre les amis des beaux lots. Il coule. En silence. Sans trop de bruit. Lui qui était exemplaire, lui qu'on n'a jamais pu impliquer dans une affaire louche. Il coule. Lui qui a... mérite el kiya... n'empêche qu'il coule. Il coule la première dalle, il coule la deuxième dalle, il coule la troisième dalle... Plus grande était sa chute plus énergique est sa remontée. Il coule mais la vie aussi coule. Il ne la sent pas. Il se retourne : elle n'est plus là. Lui aussi n'est plus là. «Puissent ceux qui ne l'ont pas connu avoir une pieuse pensée pour lui».