Kechfa, Wahran kiwalat !!! Ce soupir, qui en dit long sur ce qu'est devenue Oran, est sur toutes les bouches. Il aura suffi de deux gouttelettes pour que la ville retrouve sa ruralité. Des crevasses dénudées et des flaques d'eau un peu partout. On parle de trémies, de passerelles et bien d'autres choses grandiloquentes, mais Oran, telle une dame à qui le maquillage peine à cacher les rides, fait peine à voir. C'est le moment ou jamais avec le prochain congrès de faire le grand lifting. Les voies de communication qu'il faudrait retaper de nouveau, des quartiers en entier baignant dans la gadoue. A El Barki, on ne peut même pas marcher, et que dire des véhicules qui souffrent le rhumatisme à cause des innombrables nids-de-poule qui jonchent toutes les ruelles et même les grands boulevards. Un taxieur vous dira niet de la tête si vous lui demanderez de vous emmener à El Barki. Toutes les villes, Aïn Témouchent, Sidi Bel-Abbès, Mostaganem, Tlemcen, présentent belle allure avec des tapis dignes des grandes villes modernes. Pourquoi ? Est-ce que leurs élus locaux sont beaucoup plus entreprenants que ceux d'Oran ?... ou s'agit-il d'autre. Prise en otage par le laisser-aller, Oran mérite tout de même un autre sort. Une ville ouverte sur la Méditerranée avec des vestiges historiques et une histoire ancrée dans la « citadinité ». Mais au lieu de cela, Oran El Bahia, un euphémisme, ressemble à une grosse bourgade happée par sa propre excroissance. Poussiéreuse en été et boueuse en hiver. Malgré les multiples travaux qui ont fini par bloquer la circulation, aucun n'a eu l'idée de débloquer pour un moment les voies à sens interdit. Situation statique malgré les grands chantiers qui, on l'espère, donneront une belle image d'Oran, comme le tram. On peine à circuler en voiture, les ronds-points sont devenus des pièges et les ruelles des nasses. Ah, Oran !