« Il n'y a pas de monopole sur le marché de la publicité», a affirmé jeudi Azzedine Mihoubi, secrétaire d'Etat chargé de la Communication auprès du Premier ministre. Répondant à des questionnements de députés à l'Assemblée populaire nationale (APN), le secrétaire d'Etat chargé de la Communication soutient que le marché publicitaire en Algérie est «libéralisé depuis 22 années», soit depuis l'année 1987. Il a précisé, rapporte l'APS, que l'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP) n'exerçait aucun monopole sur le marché de la publicité en Algérie en notant que l'agence en question ne gérait que près de 56% du marché national de la publicité. L'ANEP, poursuit Azzedine Mihoubi, ne gère que les seules annonces à caractère institutionnel ou juridique mais pas la publicité commerciale. Il soulignera que sur les 80 quotidiens présents dans le paysage médiatique national, 6 seulement sont publics et ne peuvent pas par conséquent monopoliser toute la manne publicitaire. Le secrétaire d'Etat chargé de la Communication affirme que ce sont les 74 journaux de la presse privée qui «bénéficient de revenus publicitaires importants» en soulignant par ailleurs que certaines parties qu'il n'a pas nommées, «tentent d'induire les gens en erreur concernant le monopole qu'aurait l'ANEP sur ce domaine». En ce qui concerne les avis d'appels d'offres qui ne paraissent pas dans les délais à travers les journaux, le porte-parole du gouvernement soutient devant les parlementaires que les raisons sont d'ordre technique liées à «l'incapacité de certaines entreprises de faire face au volume important d'annonces qui leur parviennent». D'importants efforts sont déployés par l'ANEP pour pouvoir faire publier l'annonce dans un intervalle de 48 heures après son envoi, explique le représentant du gouvernement. Il a réitéré encore une fois que le gouvernement s'attelait actuellement à la mise à jour des textes juridiques régissant le secteur de la communication, à commencer par le code de l'information qui constitue, affirme-t-il, le cadre général régissant la pratique de la profession de journaliste et des autres textes s'y rapportant, à l'exemple des textes relatifs à la publicité. A la lumière du développement économique que connaît notre pays, Azzedine Mihoubi estime ainsi important de «booster» le secteur de la publicité en soulignant que cela implique un encadrement pour atteindre les objectifs fixés, à savoir la libéralisation du secteur de la publicité, s'assurer de la transparence et de la protection du consommateur, adapter les normes à celles en vigueur dans le monde et enfin lutter contre le monopole dans ce domaine. Par ailleurs, Mihoubi a qualifié «d'infondées» les accusations de certains partis politiques, qui reprochent à la télévision nationale (ENTV) son «parti pris» dans ses couvertures médiatiques. M. Mihoubi soutient toutefois que «l'unique» travaille sur la base d'un cahier des charges et tente de rester loin des conflits partisans en refusant d'être une tribune d'injures à l'encontre de quiconque, partant du principe, ajoute-t-il, de «professionnalisme». Mihoubi a en outre rappelé le projet de création de 5 chaînes thématiques dans les domaines sportif, éducatif, culturel, d'information et de proximité à même, explique-t-il, de «consacrer l'interactivité et le pluralisme au sein de la société algérienne». Enfin le porte-parole du gouvernement encourage la création de quotidiens locaux et de proximité et fera savoir que le secteur mise sur l'élargissement du réseau des radios à l'ensemble des wilayas.