C'est la question qui revient le plus souvent aujourd'hui dans les bouches des habitants de cette localité située à 10km à l'Est de Béni-Saf. Sidi-Safi est une commune qui regroupe trois centres urbains (chef-lieu, Aïn-Larbâa, Mâabad Kacem). Au nord, son territoire s'étend jusqu'à Sidi-Djelloul, d'au moins 05 km à vol d'oiseau. En matière de sécurité publique, Sidi-Safi est sous la tutelle de la brigade de gendarmerie de Ain-Tolba, localité qui se trouve 9 km plus loin. Ce qui ne semble guère être aujourd'hui sécurisant pour la population. Tel le témoignage de cet habitant «comment peut-on s'en passer d'un service de police ou d'une unité de gendarmerie sur place, dans une ville de près de 10.000 âmes et où la délinquance est en nette hausse». Cette localité, qui jadis était si paisible, se trouve aujourd'hui plus souvent confrontée à des problèmes de société. Le chômage et l'oisiveté font rage. Les journées sont souvent longues et «vides» pour tous ces jeunes sans emploi qui, à longueur de journée, sont dans les cafés du village. La violence, il n'est plus besoin d'en être victime pour s'en rendre compte. Des rixes ont souvent mal tourné. La dernière en date a coûté un bras à un jeune. «Et faire 9 km pour déposer une plainte, ajoute un autre homme, c'est de nos jours inconcevable». Même leur grande passion, le football, n'a pas été épargnée. Plusieurs fois, souligne encore notre témoin, un match de football était, faute de service d'ordre ou comité de vigilance, sur le point d'être annulé, et ce au grand dam des fans. Toutes ces questions agacent de plus en plus les gens qui veulent un service de sécurité sur place et souhaitent l'ouverture d'une brigade de gendarmerie à Sidi-Safi. Et même si, selon une bonne source, un terrain a été déjà retenu pour recevoir un tel projet, cela ne semble guère apaiser l'impatience de ces sidisafiens qui veulent que cela se réalise avant que cette délinquance ne s'enracine profondément. Notons toutefois qu'une unité de la garde communale existe au village, sa vocation est tout autre et ne peut se substituer dans ces cas à autres corps de sécurité.