La grève des praticiens de la santé et des spécialistes, qui en est aux 6e et 4e semaines, n'a pas été sans conséquences sur la qualité du service au niveau des différentes structures de santé publique. Les patriciens de la santé en grève reconnaissent que les impacts de la grève se font ressentir de plus en plus. «Des interventions chirurgicales dites non urgentes et des actes spéciaux d'exploration ainsi que des consultations ont été reportés», nous dira le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyès Merabet. Et d'ajouter: «Il est vrai aussi que le calendrier vaccinal pour les bébés et les enfants est compromis, mais la solution est entre les mains du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière qui continue d'afficher son indifférence totale, que ce soit pour les praticiens grévistes ou pour les autre citoyens». Il souligne que le calendrier vaccinal a été déjà chamboulé avant la grève des praticiens de la santé en raison de l'indisponibilité des vaccins, pour dire que le système de santé publique souffrait déjà bien avant le débrayage d'un véritable déséquilibre. Lyès Merabet a précisé que les praticiens assurent tout de même le service minimum aux soins intensifs, aux cas urgents ainsi qu'au service lié à l'acte vaccinal contre la grippe A/H1N1. Les praticiens grévistes se disent conscients de la situation, mais ils précisent que la balle est dans le camp du ministère. Ils estiment que cette indifférence, voire « ce mépris » affiché à l'égard des praticiens de la santé et à leur mouvement de grève, qui a engendré un rétrécissement dans la prise en charge des malades, va à l'encontre des principales missions de la tutelle qui est sommée d'assurer les soins et une meilleure prise en charge des malades. Les blouses blanches affirment qu'ils attendent impatiemment la fin de cette crise. «Nous sommes des Algériens, des parents ayant des enfants et des personnes ayant des membres de la famille et des proches malades. On est tous soucieux de la santé de nos concitoyens, mais on doit lutter pour arracher notre droit afin de parvenir à assurer à nos concitoyens une meilleure prise en charge dans le secteur public », a souligné Merabet. Tout en insistant qu'« on est ouvert au dialogue », les praticiens disent qu'ils sont toujours en attente d'une réaction positive pour mettre fin au débrayage. En attendant cette réaction, les deux syndicats, le SNPSP et le SNPSSP, ont choisi de sortir dans la rue dès mercredi prochain pour une marche vers la Présidence. Lyès Merabet précise : « Nous avons eu deux propositions, soit supprimer carrément le service minimum, soit marcher dans la rue. Nous avons préféré la rue pour ne pas pénaliser davantage les citoyens », a-t-il indiqué. « Pourtant, on sait très bien qu'on va être tabassés ». Enfin, les grévistes s'engagent à rattraper les retards, une fois que la tutelle aura décidé de trouver un compromis qui arrange les praticiens de la santé et répondu à leurs revendications principales, à savoir la révision du statut et la valorisation du régime indemnitaire.