Qu'elle était douce et belle cette soirée du 24 janvier. Le troisième but signé par Bouazza propulsait directement l'EN en demi-finale. Nos onze valeureux guerriers ont rabaissé la cote de l'ivoire en bourse des transferts. Non que cette équipe galactique ivoirienne était faible mais plutôt l'adversaire du jour qui était trop fort. De nombreux spécialistes ont cette manie d'aménager les grandes équipes dans leur analyse pour ne pas perdre la face. Or ce qu'on a vu en cette soirée, une formidable équipe algérienne soudée dans tous ses compartiments physiques, tactiques, techniques plus un mental hors norme. La victoire algérienne est largement méritée. On a beau chercher des points faibles à notre équipe, on ne trouvait pas grand chose, hormis peut-être cette frilosité qui caractérise les Verts durant les premières minutes des rencontres. Ce que les spécialistes tentent de tempérer c'est cette nouvelle donne qui fait son apparition dans l'échiquier mondial du foot-ball et qui les désarçonne. Un onze appliquant un football total où l'on ne distingue plus l'attaquant du défenseur. L'amour des couleurs, une volonté à outrance et la ténacité dans le jeu sont les trois nouveaux paramètres que les spécialistes ont tendance à mettre au placard de la subjectivité quand il s'agit de rigueur tactique. Ces qualités intrinsèques viennent d'être mis à jour par cette pléiade talentueuse. La déclaration de Magic' après le match est lourde de sens et, est en somme révélatrice d'une détermination sans précédent qui imprègne le groupe. Pas de Christiano ni de Messi qui prédomine. Cette philosophie du groupe est l'arme absolue de cette équipe. Elle tranche carrément avec ces lectures de rigueur dans la discipline tactique. Arrêtons de nous gargariser sur ces systèmes tactiques colportés ça et là. 3-5-2 ou 4-5-1 en se donnant des airs de spécialistes. Ce qu'on n'a pas encore saisi est que cette équipe a une seule tactique que je nommerai 10-10-10. La preuve par quatre, deux buts marqués par des défenseurs (Halliche Bouguerra) et deux buts marqués par des attaquants ( Bouazza, Matmour) dans cette coupe d'Afrique. Ceux qui continuent à croire que nous n'avons pas d'attaque se trompent lourdement. Sinon comment expliquer cette bourrasque d'occasions de but qui s'est abattue sur la défense ivoirienne ce jour là. Ce n'est plus une question de placement dans le terrain mais tout simplement une nouvelle vision du foot-ball qui a carrément épuisé tous les schémas tactiques possibles. Le meilleur est à venir. Notre équipe a démontré que le foot-ball moderne d'aujourd'hui doit se baser sur un nouvel esprit d'équipe surtout quand il s'agit de défendre les couleurs nationales. La discipline, les individualités ou la tactique ne suffisent plus si l'on n'est pas animé d'une passion pour son pays et ses couleurs qui dépasse carrément ces calculs d'épiciers concoctés par les techniciens du tableau noir. Les supporteurs ivoiriens ont ressenti la hargne de vaincre dans le jeu de cette équipe algérienne en comparaison avec la leur. De plus moult techniciens s'accordent à dire que cette équipe peut battre n'importe quelle équipe au monde avec cet état d'esprit. Nous ne pouvons égaler les grandes nations de foot-ball dans la rigueur tactique mais nous pouvons les dépasser dans cette philosophie du groupe. Les joueurs de l'équipe nationale ne fonctionnent pas comme des individualités et n'ont pas de meneur de jeu précis. L'initiative est collective, spécificité qui est devenue sa force depuis ce fameux match d'Oum Dorman. On n'arrive pas à discerner un leader dans cette équipe. L'harmonie de ce groupe solidaire est sans conteste son apanage. De plus elle tisse avec ses supporteurs une communion passionnelle sans limites. Bouguerra confesse qu'en marquant le but du deux à deux contre les Ivoiriens, il avait vu la liesse et la joie du peuple algérien. Ce public est le véritable stimulant moteur de cette équipe dans toutes ses entreprises. Contre les Pharaons il y avait non-match, Coffi « la combine » du COCAN en a voulu ainsi. L'arbitre a brandi toutes les couleurs de sa réserve de cartons pour stopper net la furia verte. L'unanimité de la presse nationale et internationale de la mascarade de Kodja lors de ce match contre l'Egypte a été obnubilée, au nom d'un panarabisme vicié, par certains de nos spécialistes commentateurs et consultants expatriés aveuglés il est vrai par une objectivité aux relents « conditionnés» aux exigences de leur tutelles et qui s'empressaient en cette soirée mouvementée du jeudi à verser ou plutôt déverser des palmes d'éloges au vainqueur du jour laissant le commun des mortels pantois devant ces volte-face grotesques. Un air de regret CAFtée émanait des propos du président de la commission d'arbitrage de la CAF « Les arbitres n'ont pas donné un coup de pouce à l'Egypte sinon elle serait au Mondial » Ce qui sonne à peu près comme ceci : les arbitres auraient dû ou pu le faire mais ne l'ont pas fait ou une façon de dire que c'est des choses qui se font au niveau de cette commission d'arbitrage. D'autant plus que trois finales de suite sans qu'il y est qualification au mondial pour les Pharaons, c'est plutôt renversant comme parcours !!! et fait montrer que les coups de pouce de cette instance contribuent grandement à ces sacres continentaux. Plus flagrant et clair cela fait des années que la CAF est au Caire. Il est temps que les pays africains mettent fin à la main mise égyptienne sur les instances footballistiques du continent en délocalisant d'abord son siège de cette ville puis de penser à extirper son secrétariat des mains de la dynastie Fahmi. Le poste de SG s'hérite de père en fils sans que les membres de cette instance fédérale s'en offusquent. Depuis 1961 la CAF est une généalogie égyptienne qui a permis aux différentes équipes égyptiennes de rafler ou plutôt usurper des titres à leur adversaire. La recette est simple : désigner un jeune arbitre de préférence d'origine d'un pays pauvre d'Afrique et lui miroitait maintes promotions à condition d'aider en mettant la main à la poche des cartons et siffler à tout bout de terrain ou dans les carrés adverses en faveur de ses parrains égyptiens. Aujourd'hui l'Afrique se réveille pour constater les dégâts mais consciente que désormais cela ne se reproduirait plus. Les Camerounais et les Algériens ont déjà assimilé la leçon de ces « art- pitres ». Notre équipe nationale a réalisé un match homérique contre la Côte d'ivoire c'est son match-référence qui devrait se renouveler dans les joutes mondiaux. On avance dans la dynamique des victoires, mais il est dit aussi qu'on apprend à faire la fête dans la défaite. Une attitude qui contraste avec celle du 18 novembre dernier à Khartoum, la victoire des Verts sur ces mêmes Egyptiens avait provoqué une réaction carnavalesque des médias et des officiels de ce pays. Les Algériens ont montré qu'ils sont sportifs et fair-play et capable d'accepter les défaites même les plus injustes en football. Une fidélité sans faille et sans retournement de veste aux vaillants verts est impérative car ils nous ont déjà offert le meilleur avec le coeur. * Universitaire-Saida